Sao Miguel aux Açores: j’ai pour toi un lac quelque part

Sao Miguel, Açores, Aurélie Resch
Un lac de Sao Miguel aux Açores.
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Publié 25/09/2021 par Aurélie Resch

La haute saison touristique dans les Açores st au mois d’août. Pourtant le calme nous enveloppe et le silence est roi. Nulle part sur Sao Miguel, principale île de l’archipel, n’ai-je été dérangée par la foule.

Les explications de Philippe, guide chez Pure Azores, flottent au-dessus des lacs jumelés vert et bleu nichés au fond de cratères à Sete Cidades. Les eaux calmes, parfois irisées par le vent, changent de teinte avec la luminosité et la concentration variable des algues.

«La légende veut que ces deux lacs aient été formés par les larmes d’une princesse et d’un berger dont l’amour était impossible. Chacun reflétant la couleur des yeux des amants.»

Sao Miguel, Açores, Aurélie Resch
Un lac de Sao Miguel.

Les Açores, vestiges de l’Atlantide?

Essaimées au milieu de l’Atlantique, entre l’Amérique du Nord et l’Europe, les Açores sont des jalons entre mes deux cultures et aiguisent ma curiosité.

Sao Miguel est l’île où j’ai posé mon sac quelque temps. Celui de me perdre entre ciel et mer sur les volcans. Vue de la mer, l’île à la roche volcanique découpée et aux plages de sable noir offre un tableau dramatique qui contraste avec le bleu profond de l’océan.

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Lorsque le brouillard s’accroche au rebord des caldeiras, le mystère s’empare du lieu. Il n’est pas difficile de s’abandonner à la croyance du mythe qui dit qu’ici dans les profondeurs gît l’Atlantide et que les Açores en sont les vestiges.

Les eaux autour de Sao Miguel sont poissonneuses et l’on croise fréquemment la course de dauphins, cachalots et baleines. Sont-ils les sentinelles d’un continent magique englouti?

Sao Miguel, Açores, Aurélie Resch
Des cascades sur les falaises de Sao Miguel.

Forêt luxuriante

L’austérité des falaises noires de Sao Miguel s’estompe dès que j’emprunte un des multiples sentiers de randonnées qui strient l’île.

Longue de 62,1 km sur 15,8 km de large, Sao Miguel est un Eden naturel. D’est en ouest, une forêt luxuriante révèle sa palette de verts au voyageur. Fougère endémique, troncs moussus, arbres qui se perdent haut dans le ciel, canaux d’irrigation (levadas) moussus, pâturage, plantations de thé…

Ici l’émeraude se déploie majestueusement d’un bout à l’autre de l’île me révélant parfois de splendides cascades et de clairs ruisseaux. Le taux d’humidité qui frise souvent les 80% n’est pas étranger à la pousse d’hortensias, du gingembre kahili (hedychium gardnerianum), d’azalées, de picconia des Açores…

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Je passe ainsi charmée d’une jungle digne d’un décor de Jurassic Park à la forêt primaire de Nouvelle-Zélande dans laquelle furent tournés le Seigneur des Anneaux et le Hobbit.

Sao Miguel, Açores, Aurélie Resch
Aurélie Resch dans la nature exubérante des Açores.

Le tour des lacs de Sete Cidades

La lumière changeante et les volutes de brumes qui montent et descendent le long des parois des caldeiras enveloppent toujours le paysage d’une aura mystérieux et ensorceleur. Mon imagination fertile se repaît de chaque variation de couleurs et d’atmosphères pour créer une nouvelle histoire.

«J’ai pour toi un lac quelque part au monde…» Ce sont les paroles de Gilles Vigneault qui résonnent à mes oreilles, lorsque débouchant de la forêt et traversant les prairies j’arrive au lac de Fogo. Quand j’entame le tour des lacs de Sete Cidades. Que je contemple celui de Santiago au fond de son cratère. Ou que je bois des yeux celui de Canari ourlé d’hortensias.

Les lacs d’ici accueillent chaque saison et emprisonnent mon cœur. Bleu, émeraude, gris anthracite, boueux, ferrugineux, trouble ou limpide, lisse ou frissonnant… Ils emportent prières, sourires et légendes et on ne se lasse pas de leur beauté changeante. Il faudrait des mois pour en faire le tour, pour les apprivoiser.

Je me contente de m’y rendre à pied ou à cheval et de les contempler. J’en vois d’autres les traverser en kayak ou les prendre de hauteur en buggy. Il y a tant à découvrir au creux d’un volcan.

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Sao Miguel, Açores, Aurélie Resch
Caldeiras da Furnas et ses sources d’eau chaude.

Les eaux du volcan des Açores

Je m’intéresserai aussi aux Caldeiras das Furnas, cavités où l’eau bouillonne et d’où jaillissent de petits geysers. Ici le paysage est lunaire et désolé, gris et brûlé, témoin de manifestations volcaniques.

Les locaux enterrent dans cette roche bouillante des marmites en fer pour mijoter pendant 6h le plat local «Cozido». C’est une sorte de pot au feu à base de porc, poulet, bœuf, choix, carottes et patates douces, qui révèle un goût fumé prononcé et qui rassasie le convive pour un bon moment.

Dans cette partie de l’île, on se prélasse volontiers dans les différentes sources d’eau chaude ferrugineuses qui délassent les muscles et qui se trouvent dans des parcs et jardins fleuris et enchanteurs.

En contemplant l’océan qui se meure à l’horizon depuis la chapelle de Notre Dame de la Paix bâtie sur les hauteurs de Villa Franca do Campo, je goûte au temps qui s’étire, au soleil qui caresse ma peau et au calme qui m’enveloppe. Et si tout bonnement j’arrêtais ici mes pas et laissais l’île me bercer pour un fragment d’éternité.

Sao Miguel, Açores, Aurélie Resch
La chapelle Notre Dame de la Paix à Villa Franca do Campo.

Y aller

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Dormir

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Excursions

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Pure Azores propose des visites de l’île et des activités plus sportives sur l’île de Sao Miguel.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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