Quand Lisbonne fredonne

Le célèbre funiculaire de Lisbonne.
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Publié 11/10/2016 par Aurélie Resch

La ville des sept collines, le berceau des grands explorateurs, l’empire des richesses me murmure de me perdre dans ses ruelles, au milieu de ses pierres et faïences. Je descends donc vers la ville basse prendre le pouls d’une ville qui ne cesse de séduire et de se développer.

Je comprends très vite que Lisbonne est une ville qui se mérite. La capitale du Portugal ne se dévoile vraiment qu’au promeneur. À celui qui prendra le temps d’arpenter le pavé et de lever le nez. Amis marcheurs, vous voici prévenus.

J’emprunte l’Avenida de la Liberdade, véritable devanture de magasins de luxe, pour arriver sur la Place des Restauradores qui me touche davantage par ses bâtiments néo-baroques, classiques et art déco. L’obélisque de la Restauration de l’indépendance rappelle les nombreux jougs (celui-ci était espagnol et a duré de 1580 à 1640) auxquels le Portugal a été soumis.

Lisbonne est une ville à l’architecture incroyable, mêlant tous les genres, du gothique au baroque, du classique au moderne. La belle façade néo-manuéline de la gare et le néo-classique du Théâtre national Dona Maria II me laissent sans voix tandis que les fontaines de la Place Rossio me charment par leurs rondeurs et harmonie douce.

Me voici dans le cœur de Lisbonne. Mes pas m’entraînent en direction du Tage et je zigzague entre les rues de l’Or, Augusta et et l’argent pour m’imprégner de l’atmosphère.

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Si le quartier avec ses places et ses boutiques est touristique, il n’en reste pas moins charmant et authentique. Les citadins se retrouvent pour un repas, une pâtisserie ou un café. Ce quartier de la ville basse compris entre la Place Rossio et la Pace du commerce, appelé le Baixa, a été l’œuvre du Marquis de Pombal après le terrible tremblement de terre de 1755 qui détruisit 60% de la ville.

J’aperçois l’ascenseur de Santa Justa, rue de l’Or, construit en 1902 par Raoul du Ponsard, élève de Gustave Eiffel, je laisse glisser mon œil sur les azulejos des façades et me prête au jeu des statues humaines qui animent les allées jusqu’à l’Arche qui ouvre sur la vaste Place du Commerce. Je vois sous les arches fermant la place le célèbre café Martinho fréquentés par les grands poètes. Fernando Pesoa fut un grand client.

Mais déjà le Tage m’appelle. Je m’approche des deux colonnes qui forment le pseudo cadre d’une aquarelle intemporelle. Des notes de fado envahissent ma tête. Des amoureux contemplent le fleuve, des enfants jouent avec les vagues qui remontent leur lécher le pied sur le quai. C’est toute la musique et toute la poésie de Lisbonne qui se bercent devant moi sur les eaux argentées du Tage.

Non loin, l’Avenida Ribiera das Naus nous parle de son rôle dans la construction des navires et caravelles des Grandes Découvertes portugaises.

Plus tard, beaucoup plus tard, quand j’aurais tout appris de la fabrication et de la grande histoire des azulejos (faïences portugaises), après avoir rêvé face à l’océan en bas de la Tour Belém et m’être repue du mélange d’art gothique, baroque et rococo du Monastère des Jéronimos.

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Quand mes pieds m’auront demandé grâce et que j’aurais rejoint le quartier haut de Lisbonne grâce aux fameux ‘elevadores’ qui partent à l’assaut des pentes les plus folles des collines de la ville, je me joindrais à la foule de jeunes venue admirer le panorama unique de Lisbonne éclaboussé par l’or du jour qui s’achève. Je laisserai tous ces jeunes boire et rire et regarderai l’horizon avec les voix de Misia et de Cesaria Evora qui me fredonneront toute la ville, toute l’âme portugaise.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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