Les salons littéraires français ont fleuri au XVIIIe et au XIXe siècle. Les grandes bourgeoises ou nobles conviaient chez elles les écrivains en renom. On discutait littérature dans ces salons. Mais il aurait été bien mal séant de songer à y vendre les livres dont on parlait. Les temps ont bien changé! Dans les réunions littéraires modernes, on ne cache pas les activités commerciales et la réputation d’un auteur se mesure bien souvent au chiffre de ses ventes!
L’approche du Salon du Livre torontois, devenu Festival des écrivains, me rappelle La Forêt des Livres de Chanceaux près de Loches en France, où, l’été, je vais moi aussi vendre mes bouquins depuis quelques années.
L’organisateur de cette fête champêtre littéraire est Gonzague Saint-Bris, que les amateurs de contrepèterie appellent irrespectueusement «Bon zigue Saint-Bras». Il a été maire du pays, connaît tous les politiciens et toute la gent littéraire française, étant lui même écrivain de talent. Il est, en particulier, l’auteur du roman Les vieillards de Brigthon, livre superbe qui a eu le prix Renaudot et dont L’Express avait rendu compte.
Gonzague Saint-Bris a eu l’idée géniale d’organiser sa fête des livres dans l’immense allée jouxtant son château, au coeur de la forêt de Loches. Autre innovation mirifique, il invite là tous les grands prix littéraires de l’année précédente et – comme il a des antennes – ceux… de l’année suivante!
Et puis les vedettes de la télévision, du théâtre ou du cinéma ayant accouché récemment d’une oeuvre littéraire. Une bonne centaine de grands noms. On y rencontre aussi bien Obaldia que Poivre d’Arvor – lui, il arrive modestement en hélicoptère. Il y a là le dernier Goncourt, le prochain Fémina et tous les autres.