Roman-réflexion de quatre femmes délurées

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Publié 29/08/2006 par Paul-François Sylvestre

Quatre Parisiennes délurées se rencontrent pour draguer dans le quartier le plus hype, entre l’avenue Montaigne et la rue Saint-Honoré, pour s’offrir des dîners romantiques et pour papoter entre copines. L’une d’elle est Julia, une chaudasse de 40 ans qui, en moins de cinq minutes, peut harponner un mignon de 20 ans avec plus de métier qu’un pêcheur breton. Elle est la narratrice du roman Julia et ses Toy Boys, de Valérie Gans.

La maison First Éditions présente ce roman en faisant un parallèle avec la production américaine Desperate Housewives. Si vous avez aimé cette série télévisée, clame-t-elle, vous allez tomber sous le charme de Julia et ses Toy Boys.

L’éditeur ajoute: «Si vous êtes une femme de pouvoir, qui a réussi professionnellement et qui a de l’argent, il vous faut l’accessoire indispensable: un toy boy.» Vous devinez que ce roman français est culotté, sexy, glamour, pour ne pas dire carrément débridé.

Les quatre copines sont Julia, Chloé, Tiphaine et Laure. Julia n’est pas le genre à courir après les hommes car, en général, ils viennent tous seuls. Les hommes qu’elles croisent sont Peter, Alan et François-Xavier.

Précisions, au départ, que ces quatre femmes et trois hommes ne fonctionnent pas tous selon le même radar sexuel. Laure est mariée mais vit une aventure avec une autre femme; Peter s’enfonce dans une alcôve et se roule une pelle avec un autre homme. Alan et François-Xavier sont les toy boys de Julia.

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Notre protagoniste a des expériences purement sexuelles avec des types qui la sautent avec dextérité mais sans émotion. Elle ne fait pas l’amour parce que l’amour est loin de tout cela. Elle sort de ses expériences «aussi en forme qu’après une heure de gym ou un kilomètre de piscine».

Cela lui donne faim et elle se gave de frites à l’huile de pépin de raisin. Julia sait que cela ne mène nulle part et, pour cette raison, elle voit sa psy trois fois par semaine «pour essayer de euh… savoir où j’en suis». Sa thérapie lui coûte 300 euros par semaine.

Il est évidemment beaucoup question de sexe dans ce roman à lire au lit ou sur le bord de la piscine. Au dire de Julia, «c’est fou les stratagèmes que les hommes sont prêts à inventer lorsqu’ils ont envie de baiser…»

Notre svelte héroïne dit tout haut ce que ses copines pensent tout bas. Selon elle, «un homme qui ment c’est comme un chat qui se cache. Il y a toujours une queue qui dépasse.»

Julia a l’art aussi de décrire une femme en dix mots, dont voici un bel exemple: «grande rousse chevaline, la petite cinquantaine cosmétisée mais pas liftée».

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Le roman aborde aussi le thème des relations sans sexualité. Assez curieusement, c’est un toy boy qui vante la relation basée sur la tendresse, la douceur, les mêmes goûts et les mêmes références. Pas besoin de sexualité lorsqu’il y a complicité, lorsque deux êtres «fonctionnent sur des ondes semblables».

À première vue, Julia et ses Toy Boys semble raconter l’histoire de quatre femmes complètement déjantées, au bord de la crise de nerfs. En grattant un peu plus creux, on se rend compte que l’auteure Valérie Gans, qui est journaliste de la presse féminine, peint une réalité propre à une certaine couche aisée de la société.

Ce n’est pas parce qu’on est délurée et fashion addict qu’on ne peut pas faire preuve de réflexion et d’analyse.

Valérie Gans, Julia et ses Toy Boys, roman, Paris, Éditions générales First, 2006, 184 pages, 24,95 $.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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