L’action de Complot à l’Unesco, le tout dernier roman d’Alain Bernard Marchand, se déroule en grande partie à Paris, siège de l’institution onusienne du titre.
L’auteur y est certainement allé plusieurs fois et a sans doute écrit son roman en (re)gardant, près de son ordinateur, un plan détaillé de la Ville Lumière. À Paris, «chaque coup d’œil entre en moi et devient une école du regard. Je réapprends à regarder.»
Le narrateur est un diplômé de l’Université d’Ottawa, qui écrit les discours de l’ambassadeur canadien à l’Unesco. L’auteur, également diplômé de l’université ottavienne, a déjà écrit les discours de la gouverneure générale Michaëlle Jean. Il sait que «frayer le passage des mots sur la page vers une bouche qui se les approprie est une expérience au-delà du réel».
Écrivain-archéologue
Le titre du roman parle de complot. Il faut lire jusqu’au dernier mot pour le découvrir, car Alain Bernard Marchand aime multiplier les fausses pistes, ce qui lui permet de nous décrire des personnages hauts en couleurs. «Il suffit de quelques signes pour qu’un écrivain comme un archéologue restitue des vies entières.»
Ce qui est fascinant dans ce roman, ce sont les brèves réflexions, presque lapidaires, qui en parsèment le récit. L’auteur écrit, par exemple, que «côtoyer (une personne) équivaut à la réinventer». Ou encore que «le cœur est aussi menteur que la raison, mais plus rusé».