Blogueuse de voyage et guide de safari en Tanzanie, Caroline Jacques a visité quinze pays africains. Elle a puisé dans son expérience pour écrire le roman Globe-trotteuse qui nous plonge dans l’aventure d’une coopérante au Niger. Fascinant et dépaysant, ce récit est aussi très sombre, car «Niamey n’a rien. Rien à envier.»
Carlie, 29 ans, arrive au Niger pour entamer un travail de coopération en matière de droits des femmes. Elle fuit le Québec à cause d’une douloureuse rupture amoureuse et croit pouvoir repartir à neuf sur un autre continent connu pour son humanité, sa chaleur maternelle et son authenticité. Elle croit que l’Afrique a la capacité de la faire exister de nouveau.
Le roman nous montre une femme qui, tranquillement, tisse des liens d’amitié et panse ses plaies. Elle s’intègre pour ne pas faire partie des «cacahuètes», c’est-à-dire les Blancs qui ignorent la réalité des gens qu’ils doivent desservir, qui se plaignent de l’inefficacité administrative et pour qui les Noirs font partie du décor, comme les cacahuètes dans un bar.
Tout au long de l’intrigue, l’auteure glisse de petites capsules d’information sur le Niger. Selon les indices des Nations Unies, le Niger était officiellement devenu le pays le plus pauvre de la planète en 2016. On ne lutte pas contre la pauvreté, mais plutôt pour «vaincre l’extrême pauvreté».
Pays réfractaire aux droits de la femme, le Niger affiche l’un des taux d’analphabétisme les plus élevés de la planète; 80 % des députés élus à l’Assemblée nationale du Niger savent ni lire ni écrire. Pour les filles, «la priorité n’est pas d’aller à l’école, mais bien de se mettre du riz sous la dent».