Dramaturge, cinéaste, acteur…on ne compte plus les casquettes que porte Robert Lepage. Ce dernier a reçu le prix Glenn Gould 2014 lundi à Ottawa, récompensant l’ensemble de sa contribution artistique. Il était de passage à Toronto la semaine dernière, à l’occasion de la rétrospective organisée en son honneur par le TIFF, et pour remettre le prix Glenn Gould protégé à LODHO, l’Orchestre d’hommes-orchestres, sur scène au Theatre Centre. Il en a profité pour en parler à L’Express.
Qu’est-ce qui inspire vos créations artistiques?
Je suis avant tout inspiré par le voyage. Quand j’étais jeune, j’étais passionné de géographie. Je voulais même être géologue, ou professeur. Et puis j’ai bifurqué vers le théâtre. Dès ma sortie du conservatoire, j’ai eu la chance de voyager, et de me familiariser avec la notion de déplacement, de rencontre avec l’autre.
Ce sont aussi bien les différences et rapprochements culturels qui m’inspirent. Ce thème me touchait déjà jeune, confronté à la crise identitaire que connaît le Québec. Puis j’ai eu la chance d’aller en Europe, en Asie… et de me rapprocher d’autres cultures. C’est une grande expérience humaine. Et ça se retrouve dans mon travail.
Quels voyages vous ont le plus marqué artistiquement?
Je me sens très proche des Allemands, des Russes et des Japonais. J’ai beaucoup travaillé au Japon dans les années 1990. La culture japonaise a été un choc additif et je m’en suis beaucoup inspiré.
J’entretiens également de bonnes relations avec les Russes. Je suis beaucoup ce qu’il se passe actuellement avec Ukraine et la Crimée. Ce thème de souveraineté et d’autodétermination me fait quelque part penser à l’histoire du Québec. Ça pourrait bien inspirer l’une de mes créations à l’avenir. Mais il faut du recul, avec le temps.