Après les succès de Bigger than Jesus et de MacHOMER, l’hôte des séries ABC Juste pour rire version anglophone remonte sur scène avec Hardsell, une comédie noire où il aborde, en anglais, sa complicité avec le système commercial, la vente des âmes aux patrons des grandes corporations pour une soi-disant bonne qualité de vie à travers la surconsommation. Le décor est planté, Rick Miller se sert de tous ses talents de comique, danseur, imitateur pour interroger les spectateurs sur leur rôle dans ce grand système qui conduit le monde.
Pour mettre en place ce grand questionnement, Rick Miller prend ce qu’il connaît le mieux, lui. Mais de façon indirecte. Il a créé un personnage, son faux frère, une sorte de joker, de face cachée de lui-même qui va analyser la place qu’occupe Rick Miller dans le grand marché du rire. «Il fallait décortiquer, déconstruire (son rôle, ndlr) pour que le public fasse le même exercice en tant que spectateur.» L’idée est de placer le public devant un miroir, le confronter à son utilité, ses actions, ses regrets…
Rick Miller montre ainsi une part de lui qu’on ne soupçonne pas, un recul sur une vie de cynisme et de critique de tout, qui n’a mené nulle part. Ce personnage, le comédien l’a inventé au tout début de l’écriture de la pièce, en improvisant.
Il voulait dessiner ce que pourrait être Rick Miller à 50 ans, après une vie de rire passée sans réfléchir aux conséquences de ses actes. «Le personnage est comique, possède une voix séduisante, explique le comique, il peut exprimer autre chose que Rick Miller, on peut jouer avec le jumeau, le démon, la petite voix qui nous questionne tout le temps.»
Le carnaval des horreurs
Au premier abord, la pièce n’est pas simple à juger, elle surprend, dérange… Il l’avoue lui même, «elle est difficile à comprendre pour certains spectateurs». Plusieurs personnages interagissent comme autant de facettes de la personnalité de cet auteur québécois anglophone.