Revivre l’époque de la prohibition et de la contrebande

The Rum Runners Tour dans la région de Windsor

La troupe de comédiens du Rum Runners Tour.
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Publié 18/06/2019 par Paul-François Sylvestre

Dès qu’on parle de prohibition d’alcool, la ville de Chicago et le nom d’Al Capone viennent en tête. Or, Windsor a été un important carrefour de contrebandiers qui ont déjoué la loi entre 1919 et 1929.

Il est possible de revivre cette page d’histoire à travers The Rum Runners Tour, ce que j’ai fait les 16 et 17 juin.

Le tour était offert par ShortTrips et incluait une dégustation de bière en route, à Chatham, puis de whiskey à Amhertsburg.

Une équipe de comédiens

La belle époque des Années folles nous a été racontée par une équipe de comédiens qui jouaient divers rôles, dont ceux d’un contrebandier, d’un policier, d’un ministre du culte, d’une militante de la tempérance et d’une femme aux mœurs légères.

Le tour nous amène d’abord dans un ancien palais de justice. Un policier ou agent de douane explique diverses techniques de contrebande, notamment celle du double réservoir d’essence, de la roue de secours gonflée non pas d’air mais d’alcool ou du cercueil sans cadavre mais lourd de bouteilles.

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Même les œufs servent à livrer le fruit défendu. À l’aide d’une seringue, on vidait des coquilles d’œufs blancs et d’œufs bruns pour les remplir respectivement de gin et de rhum. Cette technique a fourni le titre à mon roman Des œufs frappés… (Prise de parole, 1986), repris par les Éditions du Gref sous le titre Ces chers escrocs (2016).

Le pasteur-boxeur

La petite troupe de comédien a lu, comme moi, le livre de référence sur ce sujet: The Rumrunners – A Prohibition Scrapbook, de Marty Gervais (1980, réédition en 2011 par Biblioasis).

Un arrêt a lieu dans une petite église protestante où le ministre du culte Leslie Spracklin ne se contente pas de monter en chaire pour dénoncer les méfaits de l’alcool. Il parcourt les rues malfamées de Windsor pour exterminer «la vermine des temps modernes».

On le surnomma le pasteur-boxeur et il devint le bras droit du procureur général dans le sud-ouest de la province.

Le tour inclut un repas dans un speakeasy ou blind pig, réplique d’un bar clandestin à l’époque de la prohibition, suivi d’un spectacle mettant en vedette une flapper. Le terme désigne une femme qui fait fi des convenances, qui danse, fume, boit de l’alcool et affiche des mœurs légères.

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Arrestation d’un contrebandier.

Excursion populaire

Le Rum Runners Tour est tellement populaire que les dates de juillet et août affichent déjà complet. Il y a encore des places de libres pour l’excursion du 21 septembre.

Le tour est offert par Encore Productions of Windsor qui, à l’occasion, présente aussi une excursion intitulée The French Connection, sur le patrimoine francophone qui remonte à plus de 300 ans.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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