Retour à nos racines «sauvages»

L'Empreinte souligne l'influence de nos relations avec les Autochtones

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Publié 19/04/2016 par Harriet Vince

«Un monde nous sépare aujourd’hui des Premières Nations, en apparence du moins, mais dans leur proximité commune dans les premiers 150 ans, il y a surement quelques façons de faire ou des pensées qui ont séduit nos ancêtres.»

C’est ce que soutient l’acteur Roy Dupuis dans le film L’Empreinte, projeté à l’Alliance française de Toronto samedi dernier dans le cadre de l’Édition spéciale Québec du festival franco-torontois Cinéfranco.

C’est dans ce passé occulté que nous entraîne ce magnifique documentaire, sorti en mars dernier et réalisé par les Québécois Yvan Dubuc et Carole Poliquin. Il a gagné le prix du meilleur long métrage documentaire au Gala du cinéma québécois.

«Quand Yvan Dubuc est revenu de France où il était allé y vivre quelques années, il m’a dit: c’est en France que tu comprends que tu n’es pas Français», raconte Carole Poliquin, présente lors de la projection du film.

«On est tellement différent, de mentalité, de culture, de façon d’interagir entre nous, notre façon de voir le monde. Je pense que c’est notre relation avec les Autochtones qui nous a influencée».

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L’Empreinte n’est pas seulement un documentaire historique sur l’identité québécoise, mais c’est également un film de réconciliation avec le passé: il y a eu un important métissage culturel entre les Autochtones et les Français, à leurs arrivées au Québec, avec lequel le film tente de renouer.

Cette particularité est très distincte des autres colonies où il n’y a pas eu cette même assimilation des deux bords.

Le film explique qu’en 1685, 80% des jeunes Canadiens-Français préféraient vivre dans les bois.

D’ailleurs, comme l’a souligné un spectateur, il serait intéressant également de voir l’influence apportée par ces colons français dans les mœurs des Autochtones.

Roy Dupuis explore ces questions récurrentes concernant l’identité québécoise à travers les valeurs du collectif, de l’égalité, de la solidarité et du consensus profondément marquées dans la culture québécoise. Ces caractéristiques illustrent pleinement l’influence laissée par les Autochtones.

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Dans un désir de réconciliation avec le passé, le film prône une reprogrammation de l’histoire enseignée à l’école. C’est ce que fait la Colombie-Britannique depuis l’année dernière, avec l’instauration d’un programme sur les Autochtones.

Mais pourquoi avoir renié les liens avec les Autochtones?

Les Canadiens-Français ont pris des distances avec les Premières Nations lorsqu’ils ont perdu la guerre contre les Anglais. En effet, ils ont eu peur d’être expatriés comme les Acadiens s’ils montraient trop d’attaches avec les «Sauvages».

Ce reniement de nos racines a entraîné un malaise profond ainsi que de la honte chez les Québécois qui s’illustrent par leur continuelle quête d’identité. «On est tous des métisses, on ne devrait pas avoir honte de cela», s’exclame l’anthropologue abénaquise Nicole O’bomsawin.

«On doit réintégrer les Autochtones dans la société, et comme les Québécois, nous devons réapprendre notre histoire et à être fier. Cette histoire des francophones en Amérique du Nord touche tous les francophones et pas également les Québécois», rappelle Caroline Poliquin.

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À lire aussi dans L’Express: Une pétition pour sauver Cinéfranco

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