Résurgence des cas de syphilis au Canada

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Publié 24/08/2012 par Sheryl Ubelacker (La Presse Canadienne)

à 22h05 HAE, le 23 août 2012.

TORONTO – Le nombre de cas de syphilis a considérablement augmenté au cours des 20 dernières années au Canada, passant de 177 en 1993 à 1750 en 2010. Il en est de même avec les autres maladies transmises sexuellement comme la chlamydia et la gonorrhée.

Selon le Dr Howard Njoo de l’Agence de la santé publique du Canada, il s’agit essentiellement d’un indicateur général de l’activité sexuelle des gens. Contrairement à la chlamydia et à la gonorrhée, la syphilis frappe davantage les gens de 30 ans et plus.

En entrevue au téléphone, jeudi, depuis son bureau d’Ottawa, le Dr Njoo a également précisé que les hommes étaient les principales victimes de cette maladie, soit 90,5 pour cent des cas rapportés. Plusieurs d’entre eux sont des homosexuels bien que les groupes à risques comprennent des travailleurs de l’industrie du sexe, des consommateurs de drogue injectable et des personnes ayant de multiples partenaires sexuels.

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Pour la Dre Vanessa Allen, microbiologiste à Santé publique Ontario, cette résurgence de la syphilis démontre comment les gens sont vulnérables. Selon la spécialiste qui comptabilise le nombre de cas à travers la province, la maladie est loin d’être disparue contrairement à ce qu’on pense. On y fait moins attention parce qu’il s’agit d’une infection qu’on peut traiter, mais elle peut entraîner des conséquences sérieuses si elle n’est pas identifiée et soignée.

La syphilis causée par la bactérie Treponema pallidum est souvent appelée la grande imitatrice en raison de ses symptômes similaires à ceux de plusieurs autres maladies. De plus, souvent aucun symptôme ne se manifeste. Le porteur, ne sachant pas qu’il est atteint, va contaminer plusieurs de ses partenaires.

Parmi les signes évidents de la syphilis, on retrouve le chancre, un genre d’ulcère qui apparaît de 10 à 90 jours après le contact physique. Mais comme ce n’est pas douloureux, on n’y fait pas attention surtout lorsqu’ils sont dans la bouche. L’étape suivante survient lorsque la bactérie circule dans le système sanguin. Apparaissent alors la fièvre, les maux de tête et une éruption cutanée. C’est à ce moment-là que les gens sont les plus contagieux. Les malaises s’atténuent après deux semaines, mais la bactérie demeure, infectant les tissus, incluant ceux du cerveau, ce qui peut conduire à la cécité, à une détérioration de l’apparence physique et à des dommages au cerveau connus sous le nom de neurosyphilis.

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