Repenser les terrains de jeux et la ville

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Publié 11/10/2016 par Agence Science-Presse

Ni pelle ni sceau, ni petit tracteur dans ce carré de sable où quelques petits et grands s’amusent, mais un crâne d’orignal, des instruments de plomberie qui ressemblent à des Spoutnik ou des bâtiments rétrofuturistes, un vieux fer à repasser, des coquillages et encore d’autres matériaux éclectiques, naturels ou recyclés d’industries diverses.

Plus loin, d’autres installations faites d’autant de pièces hétéroclites que les enfants déplacent et réorganisent au gré de leur inspiration.

C’est un terrain de jeux nouveau genre – ou est-ce une installation artistique interactive? – qui est apparu dans le centre-ville de Trondheim.

L’artiste en art visuel Pål Bøyesen, qui s’occupe du centre ReMida, dédié au «recyclage créatif», en est le responsable. Avec la collaboration d’industries locales, Bøyesen ramasse tout matériau susceptible de servir la créativité des jeunes. Matériau qu’il classe selon les matières, les formes ou les couleurs dans son entrepôt de 225 mètres carrés où vient s’approvisionner une cinquantaine de garderies et d’écoles des environs de Trondheim.Rencontré dans ce «terrain de jeu» éphémère à l’occasion d’un séminaire organisé par ReMida, Bøyesen espère que les planificateurs urbains qui viendront voir l’installation s’en inspirent pour concevoir de futurs aménagements urbains destinés aux enfants.

«Les villes deviennent des endroits entièrement voués à la consommation, malheureusement», dit-il. «Nous travaillons à ce que les enfants deviennent des citoyens actifs des villes, à aménager des lieux qu’ils puissent s’approprier, des espaces de rencontres où ils peuvent laisser libre cours à leur créativité.»

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Le centre ReMida est situé dans le quartier historique et autogéré de Trondheim, Svartlamon, un endroit qui rappelle la communauté libre de Christiana à Copenhague. La garderie de Svartlamon emploie une artiste reconnue, Anne Helga Henning, qui collabore à divers projets artistiques avec les tout-petits (collaboration récompensée par quelques prix nationaux).

Anne Helga Henning, tout comme ReMida, s’inspire de la pédagogie Reggio, une approche ‘alternative’ qui pourrait grossièrement se résumer à l’apprentissage par l’expérimentation, où l’adulte n’est plus celui qui inculque son savoir, mais plutôt un chercheur, un collaborateur qui accompagne les enfants dans leurs explorations.

Quant au nom de ReMida, il évoque le roi Midas, qui avait le don de transformer en or tout ce qu’il touchait.

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