Rentrée moins stressante pour les enseignants issus de l’immigration

L'ACEI offre du mentorat et de l'information

Soirée de réseautage et d'information le 22 août pour l'ACEI.
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Publié 28/08/2017 par François Bergeron

Certains nouveaux enseignants issus de l’immigration ont des difficultés à s’intégrer dans leur milieu de travail et ne possèdent peut-être pas tous les codes pour s’y épanouir et progresser. Souvent ils n’osent pas en parler à leurs collègues, encore moins à leurs supérieurs.

C’est pour les aider qu’une nouvelle Alliance pour une communauté éducative inclusive (ACEI), basée à Mississauga, lançait le 22 août, au cours d’un premier cocktail-réseautage au centre civique d’Etobicoke, un programme de mentorat et un autre programme d’appui à la transition professionnelle.

«Notre mission est de construire une plateforme favorisant le développement professionnel des enseignant(e)s issu(e)s de la diversité», explique à L’Express l’une des organisatrices, Alice Fomen, enseignante dans une école du Conseil scolaire catholique MonAvenir. Elle-même servira de mentor, avec d’autres enseignants actifs ou retraités, ainsi que des directions d’école et d’autres spécialistes.

«Le nombre d’enseignants issus de l’immigration a pris de grandes proportions dans les écoles francophones et d’immersion de l’Ontario ces dernières années», fait-elle valoir. «Ces professionnels de l’enseignement ont acquis des compétences au fil des ans et ont désormais un riche bagage collectif que nous voulons exploiter à travers l’ACEI, afin que ceux qui en sont à leurs débuts dans la profession puissent en profiter.»

Expériences authentiques

L’ACEI se veut un forum de partage d’informations techniques, de «récits d’expériences authentiques» et de réflexions favorisant «une dynamique de co-formation». Tout cela afin de «réduire l’isolation» chez l’enseignant et leur permettre d’ajuster leurs pratiques s’il y a lieu.

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«Bien des fois», illustre Mme Fomen, «vous verrez un enseignant qui est arrivé au Canada et a directement entamé sa formation d’enseignant. Un an après, il a obtenu un poste dans une école. Ce n’est qu’après les premières discordes avec les collègues, la direction ou les parents de ses élèves qu’il se rend compte qu’il ne comprend pas grand-chose à la culture canadienne.»

Les services de l’ACEI s’ajoutent à ceux du PIPNPE (Programme d’insertion professionnelle du nouveau personnel enseignant, auxquels sont soumis tous les nouveaux enseignants de la province pendant un an). Selon Mme Fomen, «le nombre d’heures accordé pour des sessions de mentorat y est très limité, et la plupart des enseignants restent sur leur soif quant à plusieurs de leurs attentes».

Ateliers et forum

L’ACEI veut rester disponible pour répondre à des questions ponctuelles que les jeunes enseignants pourraient poser à travers son forum de discussion en ligne et sa messagerie.

Une prochaine session d’information parlera notamment de l’équivalence des diplômes obtenus dans le pays d’origine afin de commencer un programme dans une université canadienne («un défi pour bien d’immigrants, qui se trouvent parfois dans l’impossibilité d’obtenir leurs diplômes originaux dans le pays d’origine», dit Mme Fomen).

Un autre atelier portera sur les conditions d’emploi des enseignants: salaire, avantages sociaux, déductions, «pour mieux comprendre les divers acronymes que nous retrouvons sur une fiche de paie».

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Avancement professionnel

L’organisme cible donc: les nouveaux arrivants qui aimeraient exercer le métier d’enseignant; le personnel non-enseignant exerçant actuellement dans les écoles (par exemple les aides-enseignants et les éducateurs à la petite enfance) qui aimeraient intégrer la profession; les enseignants chevronnés qui aimeraient passer à un niveau de leadership.

Sur son site web, l’ACEI offre déjà un cartable Bien démarrer mon année contenant des modèles de lettres aux parents et de présentations aux élèves, et on travaille à la création d’une application mobile à l’usage des enseignants.

Le cocktail-réseautage et la présentation des deux programmes visaient à commencer l’année scolaire en beauté. On y a aussi annoncé que l’ACEI décernera éventuellement des prix de reconnaissance à des enseignants qui se seront démarqués par leur mentorat ou leurs interventions constructives dans son forum.

Récemment créée et financée uniquement par ses membres, l’ACEI n’a pas encore établi de relations formelles avec les conseils scolaires. Pour l’instant, son conseil d’administration n’est pas identifié dans son site web, «parce que nous ne voulons pas mettre d’accent sur la hiérarchie, mais bien plus sur la collaboration et le partage».

Une présentation sur les stratégies de communications enseignants-parents-élèves lors de la soirée du 22 août à Etobicoke.
Une présentation sur les stratégies de communications enseignants-parents-élèves lors de la soirée du 22 août à Etobicoke.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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