En 1997, le Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa organisait une grande exposition sous le titre «Les portraits de Renoir: Impressions d’une époque». Dix ans plus tard, en 2007, le même musée offrait au public «Les paysages de Renoir», à la suite de l’exposition identique tenue à Londres. Ces deux expositions canadiennes ont connu un vif succès, la renommée de Renoir dépassant les frontières de sons pays.
Un peintre inclassable
Mais on ne saurait réduire Renoir (1841-1919) aux étiquettes de portraitiste ou de paysagiste, car l’ensemble de sa peinture est beaucoup plus complexe. On a beaucoup parlé de sa période impressionniste (1864-1883) dont relève par exemple une de ses toiles majeures achevée en 1881, Le déjeuner des canotiers, de sa période ingresque ou «sèche» (1883-1890).
«Vers 1883, il s’est fait comme une cassure dans mon œuvre. J’étais allé jusqu’au bout de l’impressionnisme et j’arrivais à cette constatation que je ne savais ni peindre ni dessiner. En un mot, j’étais dans une impasse» (Renoir cité par A. Vollard, dans Renoir, Paris, éditions G. Crès et Cie, 1920).
Le dessin devient plus précis, les flous, les approximations ou les imprécisions qui exprimaient le mouvement, «le tumulte de la vie rendu avec grâce» de la période précédente, cèdent le pas à des formes plus classiques. Le portrait de Madame Charpentier et ses enfants marque cette rupture et vaut à Renoir un grand succès.
«Loin des représentations inspirées de scènes en plein air, de jeux de lumière naturelle dont il était friand, Renoir propose avec ce portrait une œuvre presque classique, où les références à Rubens et aux postures traditionnelles de la peinture religieuse se bousculent», explique Guillaume Benoit, «Le dernier des classiques?», Evene.fr, novembre 2009.