Un chef religieux qui possède d’importants intérêts commerciaux, incluant 18 églises au Canada et des contrats avec cinq réseaux de télévision, a-t-il droit à l’anonymat s’il fait face à une allégation d’être le père biologique d’un enfant né à la suite de relations extra-maritales avec une adepte de sa religion?
C’est la question à laquelle deux juges de la Cour supérieure de justice de l’Ontario ont eu à répondre à tour de rôle cet été. À la fin, c’est le droit du public à l’information qui a primé sur la protection de la réputation du pasteur.
Test de paternité demandé
Marié et père de quatre enfants, Martin Kofi Danso gère, avec l’aide de son épouse, la Révérende JoAnne Danso, Miracle Arena for All Nations, une organisation multinationale à la fois religieuse et commerciale, basée à Toronto. Il est aussi auteur de plusieurs livres et il perçoit des revenus pour les conférences qu’il prononce.
Dans une déclaration assermentée le 10 juillet 2018, il jure ne pas avoir eu de relations sexuelles avec Chris-Ann Bartley. D’après lui, cette dame tente, de mauvaise foi, de lui faire payer des frais de soutien pour un enfant conçu par un autre homme.
Sans pré-avis à Mme Bartley, l’avocat de M. Danso, Me Daniel Robertson, dépose une requête pour obtenir un test afin de déterminer la paternité du bébé âgé de six mois. En vertu de l’article 70 de la Loi portant réforme du droit de l’enfance, LRO 1990, c C.12, il demande que l’accès au dossier du tribunal soit limité et qu’il y ait interdiction de publication des renseignements.