Redonner des couleurs à la ville

Savanes urbaines

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Publié 04/08/2009 par Suzette Dulac

Si vous planifiez un voyage à Paris cet été, lisez Savanes urbaines, et laissez-vous séduire par l’insolite.

Dans ce livre, nous pouvons suivre la démarche artistique de deux artistes de l’art urbain, Gérard Laux et Michel Allemand. Leur mission: redonner de la couleur aux quartiers déshérités de Paris. Ce qu’ils font: des peintures murales. Leur thème : des animaux exotiques. Leur signature: Mosko et associés.

Ces peintres de la rue travaillent au grand jour avec des pochoirs grandeur nature, des échelles, des bombes et des masques. Ils protègent les voitures garées, installent des rubans de sécurité, il y a même des passants qui offrent leur aide. L’apparition soudaine de tigres, de zèbres, d’éléphants, de girafes oblige les riverains à sortir de leur grisaille quotidienne. Ils sourient, s’étonnent, se questionnent, ils discutent sur l’origine de ces fresques insolites.

Mais que dit la police de cet art impromptu et sans permis dans les rues de Paris? Il y a effectivement eu une arrestation mais les gendarmes se sont fait réprimander pour ne pas avoir reconnu les artistes; une autre fois, lorsque Gérard et Michel revenaient sur les lieux pour ajouter une touche finale à leur peinture, la police est intervenue croyant qu’ils venaient abîmer le Mosko!

Il faut dire que les cibles de Mosko et associés sont des fenêtres et des portes murées des immeubles voués à la démolition. Bien que cet art soit éphémère, deux zèbres sur un mur sont encore là, après quinze ans. Dans les quartiers plus chauds, Mosko et associés ont entendu des gamins leur crier: «on va tout niquer, vous faites ça pour rien!…» et 12 ans plus tard, le pochoir est toujours là.

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Dans les directives données par la Ville de Paris aux Sociétés d’effacement, ces artistes du Street Art, comme on l’appelle, sont considérés comme des peintres intentionnels et on reconnaît qu’ils ne sont pas là pour démolir mais, pour embellir. Mosko et associés ont même peint des cartes postales géantes dans un quartier juste pour faire plaisir à ceux qui ne partent jamais en vacances. Leurs murs deviennent métaphores.

Mosko et associés et d’autres artistes du Street Art, comme Mesnager et Nemo, se sont unis pour réaliser la peinture murale du Zoo de Ménilmontant. Cette collaboration montre à quel point il existe une complicité et une générosité entre ces artistes de l’art urbain qui tendent au même but: offrir aux plus démunis quelque chose de beau à regarder.

Il faut souligner les photos extraordinaires de Gérard Faure qui a traqué inlassablement le travail de Mosko et associés à travers les rues de Paris, pendant une vingtaine d’années. Les photos sont répertoriées à la fin du livre, indiquant l’année de création des œuvres, le nom de la rue et l’arrondissement. Ainsi, avec Savanes Urbaines sous le bras, vous pouvez partir joyeusement à la chasse aux Mosko, lors de votre prochain séjour à Paris!

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