Si vous planifiez un voyage à Paris cet été, lisez Savanes urbaines, et laissez-vous séduire par l’insolite.
Dans ce livre, nous pouvons suivre la démarche artistique de deux artistes de l’art urbain, Gérard Laux et Michel Allemand. Leur mission: redonner de la couleur aux quartiers déshérités de Paris. Ce qu’ils font: des peintures murales. Leur thème : des animaux exotiques. Leur signature: Mosko et associés.
Ces peintres de la rue travaillent au grand jour avec des pochoirs grandeur nature, des échelles, des bombes et des masques. Ils protègent les voitures garées, installent des rubans de sécurité, il y a même des passants qui offrent leur aide. L’apparition soudaine de tigres, de zèbres, d’éléphants, de girafes oblige les riverains à sortir de leur grisaille quotidienne. Ils sourient, s’étonnent, se questionnent, ils discutent sur l’origine de ces fresques insolites.
Mais que dit la police de cet art impromptu et sans permis dans les rues de Paris? Il y a effectivement eu une arrestation mais les gendarmes se sont fait réprimander pour ne pas avoir reconnu les artistes; une autre fois, lorsque Gérard et Michel revenaient sur les lieux pour ajouter une touche finale à leur peinture, la police est intervenue croyant qu’ils venaient abîmer le Mosko!
Il faut dire que les cibles de Mosko et associés sont des fenêtres et des portes murées des immeubles voués à la démolition. Bien que cet art soit éphémère, deux zèbres sur un mur sont encore là, après quinze ans. Dans les quartiers plus chauds, Mosko et associés ont entendu des gamins leur crier: «on va tout niquer, vous faites ça pour rien!…» et 12 ans plus tard, le pochoir est toujours là.