Record de spectateurs à Cinéfranco 2019

Rencontre avec la fondatrice Marcelle Lean

Il y avait souvent foule au cinéma Hot Docs pendant Cinéfranco la semaine dernière
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Publié 05/12/2019 par Mélissa Salé

Des comédies, des drames, des histoires d’amour… sur le thème de la famille, Cinéfranco, le Festival international du film francophone de Toronto, a attiré environ 4000 spectateurs du 22 au 30 novembre au cinéma HotDocs de la rue Bloor Ouest.

Il s’agit d’un record en termes d’audience sur les quatre dernières années, se réjouit la fondatrice et directrice Marcelle Lean, puisqu’il avait rassemblé environ 1600 spectateurs en 2017 et 1810 en 2018.

Cinéfranco revient en 2020 du 18 février au 4 mars pour le Festival Jeunesse, et les 19 et 20 avril avec Perspective Québec.

Des premières de tous genres

Avec un total de 22 longs métrages et de 9 courts métrages, ce festival est le plus riche depuis 2015.

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Parmi ces films, nous avons pu assister à des premières mondiales avec Les 3M histoire inachevée de Saâd Chraibi, qui raconte l’histoire de trois amis de religion chrétienne, juive et musulmane au Maroc.

Extrait du film Les 3M histoire inachevée de Saâd Chraïbi.

Des premières nord-américaines également comme L’Adieu à la nuit d’André Téchiné, avec pour actrice principale la célèbre Catherine Deneuve, qui a su transmettre à l’écran la détresse d’une grand-mère devant faire face à la radicalisation de son petit-fils.

Extrait du film L’Adieu à la nuit d’André Téchiné.

Le mystère Henri Pick de Rémi Bezançon, qui retrace l’enquête d’un journaliste entêté et perspicace, interprété par Fabrice Luchini, sur l’auteur d’un roman à succès, faisait partie des premières du Canada anglais.

Extrait du film Le mystère Henri Pick de Rémi Bezançon.

Enfin, des premières torontoises nous ont été présentées, comme le documentaire Sur la corde raide de Claude Guilmain, qui revient sur les raisons du refus canadien d’intervenir en Irak en 2003 aux côtés des États-Unis. Après le documentaire, le public a eu un temps de questions/réponses avec le réalisateur.

Sophie Deraspe était également présente pour Antigone, Saâd Chraibi pour Les 3M histoire inachevée, Alexandre Loukos pour Périls

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Extrait du documentaire Sur la corde raide de Claude Guilmain.

Mais surtout, huit réalisateurs franco-ontariens ont participé à la soirée du mercredi consacrée aux courts métrages. «Ça, c’est un aspect très important, c’est une mission de Cinéfranco que de donner de la visibilité ainsi qu’une vitrine à ces créateurs et créatrices de cinéma qui n’ont pas beaucoup l’occasion de montrer leurs œuvres», explique Marcelle Lean.

Les coups de cœur de Marcelle Lean

La fondatrice de Cinéfranco nous confie que les films d’ouverture Kuessipan et de clôture Antigone sont les films qu’elle a préférés, «à la fois pour leur qualité, pour les émotions qu’ils ont véhiculées et la réaction du public».

Réalisé par Myriam Verreault, Kuessipan met en avant l’amitié de deux amies d’une communauté innue qui vacille lorsque l’une d’elles tombe amoureuse d’un Québécois blanc.

Extrait du film d’ouverture Kuessipan de Myriam Verreault.

«Après Kuessipan, il y avait des invités qui sont venus m’embrasser, m’enlacer, avec des larmes aux yeux, et qui disaient qu’ils n’avaient jamais été aussi touchés par ce film. J’étais très très surprise. J’ai eu beaucoup de réactions par écrits par rapport à ce film.»

Quant à Antigone, réalisé par Sophie Deraspe, il s’agit de l’adaptation de la tragédie de Sophocle, mettant en avant une jeune immigrante qui reste fidèle à son sens de la justice et se sacrifie pour sauver sa famille. Le film sort au TIFF Bell Lightbox ce vendredi 6 décembre.

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«Par rapport à Antigone, les gens étaient pleins de larmes, émus, on pouvait voir qu’ils avaient été profondément bouleversés.»

Nahéma Ricci dans Antigone de Sophie Deraspe.

Des soutiens importants

«Le soutien des spectateurs et des organismes francophones» est ce qui a le plus marqué Marcelle Lean durant le festival. «On a senti, plus que les années précédentes, que les spectateurs voulaient nous insuffler le courage de continuer par leur appréciation.»

Elle se dit également impressionnée du soutien de certains commanditaires: «la Société des jeux et des loteries de l’Ontario a fait une pub formidable cette année. J’étais très étonnée et très touchée.»

Après chaque projection, les spectateurs ont pu donner leur avis sur les films avec deux boîtes «J’aime» ou «J’aime pas».

Rompre avec le mythe du cinéma français

«1997: c’est l’année où j’ai eu le courage de fonder Cinéfranco. J’y travaillais depuis quelques années déjà. C’était le côté argent qui me faisait très peur. J’ai appris à travailler sur le festival sur le tas», raconte la fondatrice du festival.

Marcelle Lean

Arrivée à Toronto en 1973, Marcelle Lean affirme que «le cinéma français était littéralement mort ici. On tournait en rond avec les films de la Nouvelle Vague.»

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Pour rompre avec ce cinéma intellectuel français de l’époque, elle a voulu créer un festival, ou plutôt un cinéclub au départ, pour «montrer qu’il y a un cinéma de consommation avec des comédies, avec des films qui sont totalement accessibles intellectuellement».

Le festival tente donc de composer entre films d’auteur et films populaires. Cette année il était plus populaire selon elle: «Le thème de la famille c’est un thème qui touche plus les émotions, il n’y a pas une intellectualisation de la famille dans la programmation qu’on a proposée.»

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