Après deux romans et deux recueils de nouvelles, Jacques Lazure revient à la charge avec un volumineux récit qui prend à la fois les allures d’un conte fantastique et d’un thriller. Intitulé Varagöld: le temps des loups, ce roman nous plonge dans la forêt outaouaise en décembre 1828. Il y a eu un meurtre d’apparence surnaturelle, les bûcherons sont épouvantés et un jeune prêtre vient calmer les esprits. Le Malin lui réserve de terribles surprises.
Jacques Lazure s’est inspiré de plusieurs légendes québécoises pour tisser la trame d’un roman qui se loge à l’enseigne des rebondissements les plus étonnants. La superstition, la magie noire, les loups-garous, les fantômes, la crainte de Satan, le mépris de l’autorité religieuse, voilà autant de filons que l’auteur exploite avec doigté et originalité dans son roman de 438 pages.
Nous sommes en 1828, dans le Bas-Canada, plus précisément dans un camp de bûcherons de la Haute-Gatineau. Le chantier compte 14 Canayens, 6 Anglais et 2 Italiens. Lorsque l’abbé Antoine Verreau arrive, un Canayen a été tué et ses deux jambes ont été coupées d’un seul coup de hache. Tous s’entendent pour dire que cela relève du surnaturel. L’abbé Verreau comprend vite qu’il ne lui suffira pas de bénir la forêt pour apaiser les esprits terrifiés. Il devra tenter de répondre à la question suivante: Quelqu’un a-t-il intérêt à camoufler ce crime en le faisant passer pour l’œuvre du Diable?
Au milieu du roman, sept bûcherons ont déjà trouvé la mort d’une manière inexplicable. Chaque meurtre brouille les pistes de plus belle. Soupçonnant un peu tout le monde, l’abbé Verreau devient lui-même vulnérable. «Prier n’était plus suffisant, même dans une région habitée par le Diable…» Le jeune prêtre voit des images grotesques et imagine une bête tombée dans les griffes des loups alors que lui-même plonge dans des scènes de luxure. Ah, oui, j’ai oublié de vous dire que, dans le cas du premier meurtre, tous les bûcherons étaient au courant des «amitiés particulières du tueur et de sa victime».
L’auteur ne manque pas d’imagination. Un de ses personnages est convaincu que chacun décide du Bien et du Mal. «Il y a ni Dieu ni Diable pour nous influencer. Les anges et les démons cherchent perpétuellement à pénétrer notre monde pour attirer le plus grand nombre d’entre nous.»