Randonnée et survie en forêt, d’expérience en expérience

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L'enseignant Marc-André Caissie a fini par prendre goût à la Dobson Trail, au Nouveau-Brunswick. Photo: courtoisie
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Publié 05/11/2021 par Mario Tardif

Marc-André Caissie a toujours aimé le plein air. Tout jeune, il aimait partir en camping avec ses parents. On peut dire dans son cas que l’intérêt pour la survie en forêt comme telle s’est fait graduellement, d’expérience en expérience, d’une sortie à l’autre.

L’enseignant à l’école Mgr Marcel-François-Richard, à Saint-Louis-de-Kent au Nouveau-Brunswick, garde d’ailleurs un très bon souvenir de ses sorties avec ses parents.

«Ils m’amenaient faire du camping partout: Mactaquac, Fundy, Kouchibouguac. On faisait beaucoup de camping pendant les étés», explique le jeune homme natif de Grande-Digue.

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Une randonneuse dans le sentier Dobson.

Des parties de paintball de 48 heures

La longue randonnée en forêt avec un sac à dos et coucher sur place est venue un peu plus tard dans sa vie.

«Je jouais beaucoup de paintball sportif avec une équipe que j’avais créée à Moncton. Dans les dernières années que j’ai joué, on avait commencé à faire des grosses parties qui durent de 24 à 48 heures.»

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C’est durant cette période qu’il a appris à camper avec peu de ressources.

À la découverte du sentier Dobson

Durant cette période, il fréquentait souvent une boutique spécialisée dans le plein air, du nom de Ocean Trail. Il s’est d’abord rendu sur place pour changer son sac à dos et de fil en aiguille, il a appris à connaître le vendeur.

Ce dernier l’a encouragé à parcourir la Dobson Trail, entre Riverview et Fundy. Il s’est dit: «Qu’est-ce qui ferait ça? Ça sonne plate ça!»

Au bout du compte, l’aventurier a fini par s’intéresser à ce sentier.

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L’entrée du sentier Dobson à Riverview.

Groupes de randonneurs

«Ce monsieur-là m’a dit qu’il avait un groupe. Ça s’appelait les Hub City Adventurers. Il m’a dit si jamais ça t’intéresse, tu peux venir avec nous.»

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Marc-André s’est quelquefois joint au groupe de randonneurs. L’homme l’a ensuite invité à donner une présentation de survie lors d’une fin de semaine appelée «BOW weekend» (Becoming an outdoors woman).

L’organisateur a tellement aimé ce qu’il a entendu, qu’il a dit à Marc-André: «Il faudrait que tu viennes avec nous pour d’autres cours. Il m’a mis en contact avec la Ville de Riverview.»

Formation de cadets et de scouts

Il a ensuite offert des formations à différents groupes de cadets et les scouts. Il s’est aussi joint à un groupe de recherche et sauvetage pour apprendre à bien utiliser la boussole.

«C’est vraiment dans les derniers 10 ans que j’ai commencé à faire toutes ces choses-là», explique l’enseignant.

Il a longtemps fait de la suppléance. Quelques années passées, il avait un contrat d’enseignement à l’école Louis-J.-Robichaud de Shediac.

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«C’était à 80% du temps», dit-il. L’autre 20% de son temps, il l’utilisait pour préparer son cours de plein air qu’il allait, éventuellement, enseigner à plein temps à Mgr Marcel-François-Richard (MFR).

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Une rivière près du sentier Dobson.

Un cours de survie en forêt en français

«Je trouvais que ce n’était pas juste que les anglophones aient un cours de survie et que les francophones n’en aient pas. J’ai décidé de bâtir un cours pour accommoder l’école. Lorsque je suis arrivé à MFR, j’ai présenté ce cours-là. Ils l’ont offert en cours d’option.»

Le cours qu’il donne s’appelle Plein-air: théorique et pratique. C’est la deuxième année qu’il est offert à MFR.

Lorsque l’explorateur en forêt ne trouvait pas réponse à ses questions, il allait fouiller lui-même dans les livres ou même sur Youtube. Il a tenté différentes expériences. Le plus long qu’il est resté à l’extérieur, c’est trois jours et deux nuits.

Il était toujours curieux de voir comment d’autres s’organisaient en pareilles circonstances. Alors il a consulté internet. C’est à partir de ses expériences qu’il a bâti les cours qu’il donnent. Il offre aussi des cours privés.

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75 km de marche

Le jeune homme fait beaucoup d’exploration avec sac à dos.

«Je dirais que la Dobson je l’ai fait d’un bout à l’autre une douzaine de fois, sinon une quinzaine de fois», dit-il.

«La Dobson est longue de 58,8 kilomètres. Si on arrête là où la Dobson finit, c’est cette longueur… Mais d’habitude on ne peut pas arrêter là parce qu’il n’y a personne pour venir nous chercher. Souvent la Dobson va être 64 ou 75 kilomètres si on décide de marcher de Riverview jusqu’à Alma.»

Survie en forêt signifie également qu’il faut apporter des victuailles. Il n’est pas recommandé de partir sans nourriture, surtout s’il faut marcher longtemps.

«Sinon tu serais magané, avec la quantité de kilomètres que tu fais, avec la quantité de poids que tu as sur ton dos, ce serait une moyenne expérience», commente Marc-André Caissie. Éventuellement, il aimerait relever le défi de traverser la Dobson Trail avec le strict minimum.

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En rouge: des parties balisées du sentier Dobson au Nouveau-Brunswick. Théoriquement, on peut aller de Riverview, près de Moncton, à Alma, sur la baie de Fundy, sans sortir de la forêt.

Les 5 C

Avant de partir pour une longue excursion, il conseille d’amener les choses suivantes: couteau, contenant en métal, couverture, corde et combustion. Les 5 C.

«Ce sont les objets les plus difficiles à reconstruire en forêt», dit-il. «Ce n’est pas moi qui l’a inventé. C’est un Américain du nom de Dave Canterbury de l’Ohio.»

Traverser la Dobson Trail avec uniquement ces objets serait cependant un gros défi, avoue Marc-André.

Conseils de survie

«La minute que tu crois que tu es perdu, tu devrais arrêter, tu ne devrais pas continuer.»

Si la personne égarée décide de continuer malgré tout, elle devrait installer un point de repère à l’endroit où elle se trouve, avant de poursuivre sa recherche. Ça peut être un manteau, un bandana ou tout autre objet déposé sur un arbre. L’objet devient ainsi un point de repère si la personne veut aller chercher des ressources dans les environs.

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«Souvent ce qui va arriver, c’est que si la personne n’a pas de boussole, elle va tourner en rond, soit tu vas faire un cercle vers la gauche ou vers la droite», explique l’enseignant.

Marc-André Caissie conseille ensuite de préparer différentes choses sur place au cas où il faudrait dormir sur les lieux. Il faudra peut-être même constuire un abri.

«Ça n’a pas besoin d’être beau, il faut que ce soit fonctionnel.»

Apporter de l’eau

Il conseille également de se mettre à l’oeuvre, car les tâches à accomplir occupent l’esprit. Il recommande aussi d’éviter de boire dans les ruisseaux ou toute autre source pouvant être contaminée. De là l’importance de toujours apporter de l’eau lorsqu’on part en excursion.

«Si tu as une bouteille en métal et de quoi allumer un feu, tu peux aussi faire bouillir ton eau pour ensuite t’hydrater», explique l’aventurier.

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De nos jours, grâce aux cellulaires, on peut toujours téléphoner à quelqu’un pour signaler notre situation. Selon Marc-André, en moins d’une heure, une équipe de recherche et sauvetage peut se mettre à l’œuvre.

Auteur

  • Mario Tardif

    Journaliste à Acadie Nouvelle, le quotidien indépendant de langue française basé à Moncton, au Nouveau-Brunswick. L’Initiative de journalisme local (IJL), un programme financé par le gouvernement du Canada, est gérée par Réseau.Presse et ses journaux membres.

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