Les disparitions de Rodney Levi et de Chantel Moore, tombés sous les balles de policiers, ont profondément secoué les membres des communautés autochtones du Nouveau-Brunswick. Plusieurs souhaitent que ces deux tragédies soient le commencement d’un dialogue sur le racisme dont ils se disent victimes.
Rodney Levi, membre de la Première Nation de Metepenagiag, a été mortellement blessé par balle par un agent de la GRC le 12 juin lors d’une intervention policière. Sa mort survenait après le décès de Chantel Moore, abattue par un agent de la Force policière d’Edmundston le 4 juin.
Brutalités policières
Le dimanche soir 14 juin, une vingtaine de manifestants de la Première Nation Esgenoôpetitj — anciennement connue sous le nom de Burnt Church — se sont postés sur le bord de la route 11, près de Néguac, pour faire connaître leur colère et leur incompréhension.
L’initiatrice du rassemblement, Shelby Dedam, avait invité quiconque à participer. «Nous voulions nous rassembler pour soutenir la famille et être entendus. Il y a eu trop de brutalités policières de la part d’agents de la GRC envers notre peuple, nous ne voulons plus être traités comme nous l’avons été par le passé», mentionne la jeune femme.
Si les nombreux klaxons en signe de soutien ont réchauffé le cœur de Denver Dedam, certaines réactions lui sont restées en travers de la gorge. «Un automobiliste nous a tendu un pouce vers le bas, un autre a crié “fucking native trash”… Je n’arrive pas à comprendre ça, nous avons tous le même sang qui coule dans nos veines!»