Le dramaturge québécois Normand Chaurette avait ces mots pour décrire sa production littéraire: «dans mes pièces, il y a toujours un créateur qui se fait voler.»
Considérée comme l’une de ses oeuvres de jeunesse, sa pièce La Société de Métis, présentée au Théâtre français de Toronto (TfT) du 15 du 26 février prochain, suit ce train de pensée.
Abolissant les frontières entre rêve et réalité, la pièce de -Chaurette, complexe et déroutante, vient se pencher sur la place de l’art dans nos sociétés contemporaines tout en mettant en garde l’être humain contre sa propension à vouloir s’approprier toute forme de beauté pour la protéger du regard extérieur.
Cette même réflexion sur l’art et la création a trouvé écho chez le metteur en scène franco-ontarien Joël Beddows. «Dans notre monde où l’utilitaire occupe une place prédominante, il est de plus en plus de mise de se poser des questions sur la place de la beauté dans l’univers», estime ce dernier.
«Je crois beaucoup à la notion de l’art dans les musées, les espaces publics, continue-t-il. L’art est un objet qui doit vivre de lui-même. Si l’on essaie de cacher une œuvre d’art dans un sous-sol, se pose alors la question de savoir si elle existe toujours. C’est toute cette série d’interrogations sur l’importance de l’art comme objet résistant à la possession que je souhaite déclencher chez le spectateur», affirme le metteur en scène.