«J’ai commencé à écrire très tôt, vers l’âge de 12 ans», livre Queen Ka, qui était de passage à l’Alliance française de Toronto le temps d’une soirée, vendredi dernier, pour son spectacle Delirium. La Montréalaise, de son vrai nom Elkahna Talbi, est venue au slam presque naturellement avant même de savoir nommer ce qu’elle faisait.
«J’écrivais ce qui me passait par la tête ce que je pensais, mes petites frustrations. Un jour, un ami m’a dit que je devrais faire quelque chose avec tous mes textes. J’avais 24, 25 ans». Ses premières scènes ont été en première partie des concerts du groupe Mimosa, le groupe de sa sœur. «J’ai fait mes premiers textes sur scène, le public a aimé ça. C’était de la poésie avec de la musique. Je savais pas c’était quoi».
Mais en février 2006, lors d’un voyage à Paris, elle a découvert les scènes de slam avec les micros ouverts où les gens venaient faire des textes a capella. «J’ai fait une scène, après je me suis renseignée sur le slam. À la base, c’était une compétition de poésie qui venait des États-Unis, parfois appelée spoken word. À Paris c’est le même concept, mais avec les juges en moins.»
Et depuis Queen Ka, dont le nom de scène est tout simplement inspiré de son prénom qui est celui de la reine Kahina, une reine berbère, ne fait qu’entretenir sa passion.
Elle se différencie cependant de ce qui se fait sur les scènes de slam en France dans la mesure où elle ne fait pas seulement des textes a capella, mais ajoute parfois de la musique et se produit avec un accompagnateur musical, Blaise Borboen-Léonard: «On choisit la musique par rapport à l’ambiance du texte». Ayant suivi une formation de comédienne à l’Université Concordia, ses prestations ont également quelque chose de très théâtral dans la mesure où elle joue parfois les personnages en même temps qu’elle les évoque.