Queen Ka, l’écriture est dans sa nature

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Publié 09/11/2010 par Vincent Muller

«J’ai commencé à écrire très tôt, vers l’âge de 12 ans», livre Queen Ka, qui était de passage à l’Alliance française de Toronto le temps d’une soirée, vendredi dernier, pour son spectacle Delirium. La Montréalaise, de son vrai nom Elkahna Talbi, est venue au slam presque naturellement avant même de savoir nommer ce qu’elle faisait.

«J’écrivais ce qui me passait par la tête ce que je pensais, mes petites frustrations. Un jour, un ami m’a dit que je devrais faire quelque chose avec tous mes textes. J’avais 24, 25 ans». Ses premières scènes ont été en première partie des concerts du groupe Mimosa, le groupe de sa sœur. «J’ai fait mes premiers textes sur scène, le public a aimé ça. C’était de la poésie avec de la musique. Je savais pas c’était quoi».

Mais en février 2006, lors d’un voyage à Paris, elle a découvert les scènes de slam avec les micros ouverts où les gens venaient faire des textes a capella. «J’ai fait une scène, après je me suis renseignée sur le slam. À la base, c’était une compétition de poésie qui venait des États-Unis, parfois appelée spoken word. À Paris c’est le même concept, mais avec les juges en moins.»

Et depuis Queen Ka, dont le nom de scène est tout simplement inspiré de son prénom qui est celui de la reine Kahina, une reine berbère, ne fait qu’entretenir sa passion.

Elle se différencie cependant de ce qui se fait sur les scènes de slam en France dans la mesure où elle ne fait pas seulement des textes a capella, mais ajoute parfois de la musique et se produit avec un accompagnateur musical, Blaise Borboen-Léonard: «On choisit la musique par rapport à l’ambiance du texte». Ayant suivi une formation de comédienne à l’Université Concordia, ses prestations ont également quelque chose de très théâtral dans la mesure où elle joue parfois les personnages en même temps qu’elle les évoque.

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Les thèmes qu’elle aborde sont souvent assez sérieux et ont pour objectif de faire réfléchir. Parmi ceux du spectacle de vendredi dernier: la pollution, le désir entre amis, les murs en Palestine, entre les États-Unis et le Mexique et le mur de Berlin, les tueries dans les universités, le suicide, la dépression et, un peu plus léger, la venue du printemps au Canada.

Cela donne des textes vivants, avec quelques touches d’humour, et permet au public de s’imprégner du thème qu’elle évoque. C’est en ça qu’elle se différencie de slameurs tels que Grand Corps Malade ou Abd Al Malik pour citer les plus connus.

«Grand Corps Malade, au départ, ne faisait que de la scène a capella, mais si on veut vendre des disques il faut ajouter de la musique, Abd Al Malik c’est encore autre chose, comme il vient du rap, il a des textes très structurés qui pourraient se rapper, mois si j’essaye ça ne marchera pas.»

Cela dit, Queen Ka n’envisage pas d’adapter ses textes afin de sortir un disque et semble se consacrer plutôt à la scène.

Elle a notamment participé cette année à la Franco-fête de Toronto et au Canadian Festival of Spoken Word, à Ottawa, dans la première équipe bilingue de l’histoire: «J’ai fait mon texte en français et à la fin une dame m’a dit que je lui ai fait regretter de ne pas être bilingue; ça m’a vraiment fait plaisir d’entendre ça.»

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Queen Ka se consacre également à d’autres activités comme des spectacles, des ateliers de poésie, des publicités et du théâtre, mais écrire reste sa première passion.

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