Que veulent les Anglos du Québec?

Comparaisons entre l’Ontario français et le Québec Anglais

What do Anglos want?
Des dirigeants du Quebec Community Groups Network témoignant en commission parlementaire.
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Publié 19/01/2019 par André Magny

Les récents événements en Ontario français ont amené à tenter certaines comparaisons entre ce que vivent au quotidien les Franco-Ontariens et les Anglo-Québécois. À première vue, leurs situations sont bien différentes. Mais la communauté anglophone a aussi ses demandes.

D’entrée de jeu, le président du Quebec Community Groups Network (QCGN anciennement Alliance Québec), Geoffrey Chambers, tient à apporter son soutien aux dernières revendications des Francos-Ontariens face aux décisions du gouvernement Ford, qu’il réprouve.

What do Anglos want?
Geoffrey Chambers

À ceux qui pensent cependant que le panier de récriminations est vide pour les anglophones du Québec, il n’en est rien.

Intérêts régionaux

Le représentant du réseau regroupant 58 organismes anglophones à travers le Québec convient que «les intérêts peuvent être différents d’une région à l’autre».

Il y a sûrement une différence dans une région comme Québec, qui compte près de 15 000 anglophones, et Montréal. Là, c’est plutôt 600 000 personnes qui maîtrisent la langue de Leonard Cohen, selon les chiffres de 2018 de l’Institut de la statistique du Québec.

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Commissions scolaires

Pour 2019, Geoffrey Chambers voit notamment trois points sur lesquels le QCGN demeurera vigilant.

Alors qu’en campagne électorale, la Coalition Avenir Québec (CAQ) a signifié son intention d’abolir les commissions scolaires, il n’est pas question d’accepter une telle décision si cela touche aux commissions scolaires anglophones. Elles sont importantes pour la survie de plusieurs communautés.

Fonction publique

Le président de la QCGN aimerait aussi qu’il y ait plus qu’un maigre 1% d’anglophones dans la fonction publique du Québec.

«On veut participer au Québec moderne, on accepte que le français soit la langue officielle. Mais il est parfois regrettable que les politiques importantes qui touchent notamment les services sociaux — qui ont un impact sur notre communauté — soient souvent rédigées par de hauts fonctionnaires, qui n’ont pas beaucoup de connaissances de la communauté anglophone.»

Cégeps

Enfin, Geoffrey Chambers aimerait bien que les cégeps soient plus ouverts aux anglophones. «Ça devient de plus en plus difficile d’y avoir accès.»

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De son côté, la directrice des communications du QCGN, Rita Legault, rappelle que c’est la communauté anglophone qui a créé les établissements qu’elle utilise, tant en santé qu’en éducation, «et qui servent l’ensemble des Québécois».

Génération mieux intégrée

Depuis près de 30 ans, Dave Martin est le directeur à Québec de l’école Carrefour des langues, l’une des plus vieilles écoles privées de langues de la capitale, qui offre des cours en anglais, mais aussi en français ainsi qu’en espagnol et en allemand.

Né d’un père anglophone et d’une mère francophone, il s’est davantage identifié aux anglophones, puisque «j’ai eu toute mon éducation en anglais».

Il se souvient qu’en 1976, alors qu’il avait environ 20 ans, «on se sentait menacé par l’arrivée du PQ». S’il considère que la génération de sa grand-mère était mal intégrée au Québec, celle de sa génération l’est beaucoup plus.

Il considère d’ailleurs que cette dualité linguistique lui a servi en affaires.

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De Westmount vers le Plateau

De son côté, Patricia Fillmore est née en Nouvelle-Écosse de parents 100% anglophones et francophiles… à tel point que sa mère faisait partie de la chorale acadienne d’Halifax!

What do Anglos want?
Patricia Fillmore

L’identification, tant aux Maritimes qu’au Québec, n’a jamais été un problème pour elle. Enseignante de français à l’école Villa Maria à Montréal, ses élèves sont anglophones. «Ils semblent apprécier les avantages d’être bilingues. Aux rencontres de parents, beaucoup de parents font l’effort de me parler en français aussi.»

Habitant au Québec depuis une trentaine d’années, elle constate que les anglos de Montréal délaissent l’ouest et se déplacent dans l’est, sur le Plateau, comme le font les Français nouvellement arrivés.

Donc, toujours mieux intégrée la nouvelle génération?

«Je remarque que depuis 7 ou 8 ans, il y a de plus en plus de Français et d’anglophones dans le quartier. Ils ont “l’air’’ de s’intégrer. Je ne pense pas qu’ils envoient leurs enfants à la garderie et à l’école anglaise, car il n’y a pas d’école anglaise tout près. Cela étant, je ne suis pas experte en la matière… je ne parle pas aux Anglais!»

Auteur

  • André Magny

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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