Quatre romans écrits à quatre mains par Jean-Claude Larocque et Denis Sauvé

Ils ont fait connaître les exploits d’Étienne Brûlé

Denis Sauvé et Jean-Claude Larocque. Photo: Anick Bauer Design
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Publié 24/03/2020 par Paul-Francois Sylvestre

Si des milliers de jeunes connaissent la vie et les exploits d’Étienne Brûlé, le premier Blanc à avoir mis les pieds en Ontario en 1610, c’est grâce aux trois romans de Jean-Claude Larocque et Denis Sauvé.

Leur trilogie écrite à quatre mains et publiée en 2010 et 2011 a été suivie, en 2014, d’un quatrième roman, cette fois au sujet du Règlement 17. Ces deux enseignants à la retraite ont su intéresser les jeunes à la lecture et à l’histoire.

Étienne Brûlé

Professeurs de français et d’histoire pendant plus de vingt ans à l’école secondaire régionale Glengarry d’Alexandria, devenue Le Relais, Jean-Claude Larocque et Denis Sauvé ont vite remarqué que les jeunes, des garçons surtout, s’intéressaient peu à la lecture.

De là est né le projet d’un roman sur un personnage de leur âge: Étienne Brûlé qui a accompagné Champlain en Huronie au début du XVIIe siècle.

Trois tomes

Tout ne pouvait se résumer en un seul bouquin. Il aura fallu trois tomes – Étienne Brûlé, le Fils de Champlain; Étienne Brûlé, le Fils des Hurons; et Étienne Brûlé, le Fils sacrifié – tous publiés aux Éditions David.

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Au 31 décembre 2019, la trilogie s’est vendue à 6 380 exemplaires. Étienne Brûlé, le Fils de Champlain est à ce jour le meilleur vendeur dans la collection 14/18 des Éditions David.

La trilogie de Jean-Claude Larocque et Denis Sauvé sur le coureur des bois Étienne Brûlé,

Pas de décalage

Denis Sauvé précise que chacun écrivait son chapitre, «mais il n’y avait pas de décalage, on faisait tellement de peaufinage ensemble qu’on ne savait plus qui avait écrit quoi».

Et Jean-Claude Larocque d’ajouter qu’on est toujours vulnérable lorsqu’on écrit. «Chacun a su respecter ce que l’autre écrivait, chacun avait le désir d’améliorer ce que l’autre apportait.»

Révélation pour les jeunes

Les deux coauteurs ont présenté leurs romans à des jeunes des écoles secondaires à travers la province et ont frappé une corde sensible à peu près partout.

«Ce qui intriguait le plus les élèves, c’était le contraste entre la culture française du XVIIe siècle et la culture amérindienne de l’époque; c’était une révélation pour eux», souligne Jean-Claude Larocque.

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Des échos outre-mer

La trilogie a piqué la curiosité des jeunes du Collège Paul-Vaillant-Couturier à Champigny-sur-Marne, près de Paris, là où est né Étienne Brûlé.

Ils ont écrit un opéra rock sur le premier jeune héros franco-ontarien et les deux coauteurs ont agi comme conseillers, épurant au besoin le texte d’anachronismes comme la présence de chevaux en Huronie en 1610. Le spectacle a été présenté en Ontario en avril 2017.

Une scène de l’opéra rock Sur les traces d’Étienne Brûlé, présenté en avril 2017 par des jeunes d’un lycée de Champigny-sur-Marne (village natal d’Étienne Brûlé) sur la scène de l’Alliance française de Toronto.

«Entre historicité et créativité»

Larocque et Sauvé ont aussi écrit à quatre mains le roman John et Règlement 17 (David, 2014), toujours pour un jeune public. Adopté en 1912 par le gouvernement ontarien de John P. Whitney, le Règlement 17 visait à bannir l’enseignement du français dans la province.

John et le Règlement 17 de Jean-Claude Larocque et Denis Sauvé.

L’histoire du roman se passe en 2010, avec des retours cent ans plus tôt, à l’époque de l’École libre de Green Valley, près d’Alexandria. Selon Jean-Claude Larocque, le côté historique importait moins pour les jeunes. «Ce qui les fascinait, c’était la relation amoureuse, le fait que John devait choisir entre une blonde anglophone ou francophone».

Recherches considérables

Denis Sauvé a effectué des recherches considérables pour ce roman. «J’ai lu tous les numéros du quotidien Le Droit sur cette période, grâce aux microfiches, et je pouvais donner la bonne réponse lorsque les jeunes nous questionnaient sur ce qui était fictif ou réel.»

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Jean-Claude Larocque ajoute que «ce fut véritablement un modèle de complémentarité entre historicité et créativité».

Solo?

Les deux profs-amis-auteurs pourraient-ils écrire en solo? Chacun répond oui. Ce ne serait pas une trahison, plutôt une nouvelle expérience. Chacun a un projet individuel dans ses cartons, mais il est toujours possible que le duo écrive de nouveau ensemble un jour.

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