Suite à leur deuxième concours auprès des adultes de l’Ontario français, les Éditions David ont reçu plus de cent récits sur le processus identitaire, dont 41 ont été retenus pour publication dans le recueil Pour se raconter II – Parcours identitaires. Au moins sept textes proviennent de gens établis à Toronto, où j’ai animé un atelier d’écriture.
En milieu minoritaire, l’identité est inévitablement reliée à la langue et à la culture, un sujet traité dans une bonne dizaine de récits. Il est aussi question de la famille, de l’identité féminine, du déracinement, du parcours marqué par la blessure et de l’identité artistique.
Daniel Pokorn a suivi mon atelier et a écrit un texte qui raconte comment il est devenu un sculpteur. C’est en répondant à «une petite annonce», titre de son récit, qu’il a suivi un premier cours de sculpture et qu’il a senti «tout de suite une affinité pour cet art en trois dimensions».
Dans le cas de Pokorn, on voit comment une décision anodine peut métamorphoser l’existence d’une personne et marquer son identité à tout jamais. «Vous aussi, en disant oui à une petite annonce, vous pourriez du même coup dire oui à une passionnante aventure.»
Dans la section sur le déracinement, Raphaël Lopoukhine explique ses racines russes à la fois nobles et révolutionnaires. On apprend que sa «trinité littéraire» comprend Ahmadou Kourouma, Albert Cohen et Georges Bernanos, «tous trois des exilés, des immigrés».