La vie québécoise au début du XIXe siècle demeure un sujet de prédilection pour nombre de romanciers et romancières qui tissent des histoires à plus d’un tome, souvent centrée sur des femmes. Isabelle Hébert embarque dans le jeu avec Les porteuses de secrets, premier tome de Destins.
Nous sommes en 1907, dans le village de Saint-Simon-des-Neiges où la famille Roy est invitée par le curé Boucher à héberger pour un moment Agathe Senécal. Cette jeune fille vient d’accoucher clandestinement d’un enfant qu’elle a dû donner en adoption. Il faut secourir l’infortunée et la sauver du déshonneur.
Un curé très présent
Je mentionne le curé parce qu’il occupe une place prépondérante, voire démesurée, dans la vie de ses ouailles. Il conseille non seulement en matières spirituelles mais matérielles aussi. Lors d’élans amoureux, c’est lui qui autorise ou non les fréquentations.
En toutes situations, «l’homme d’Église se devait de pouvoir trancher.»
Isabelle Hébert excelle dans la description détaillée des sentiments, que ces derniers soient d’amour, de honte, de détermination ou de détresse. Tous les personnages sont peints dans des tons qui font écho à leur vie souvent bouleversée par des rebondissements bien dosés.