Les meilleurs romans policiers sont ceux qui scrutent plus le contexte d’un crime que la mécanique meurtrière. C’est exactement le cas dans Temps glaciaires, de Fred Vargas.
Nous sommes à la fois plongés dans un épais brouillard en Islande et dans une relecture des écrits de Robespierre en France. À un endroit comme à l’autre, des pertes de vie demeurent inexpliquées. Entre alors en scène le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg.
Temps glaciaires est le treizième roman de Fred Vargas – de son vrai nom Frédérique Audoin-Rouzeau – le dixième qu’elle consacre au commissaire Adamsberg et le premier qu’elle publie aux Éditions Flammarion, après avoir passé vingt ans aux Éditions Viviane Hamy. Avant l’hiver dernier, je ne connaissais pas Frédérique Audoin-Rouzeau qui, en passant, est une archéozoologue médiéviste française.
Le roman met en scène une imposante équipe d’agents de tous les échelons. Le sergent Mordent aime faire des liens avec toute une panoplie de contes et légendes, le commandant Danglard brille par sa culture encyclopédique et le commissaire Adamsberg se distingue par ses facultés intuitives très développées. Un sergent québécois a déjà donné à Adamsberg le qualificatif de «pelleteur de nuages».
Au début du roman, Adamsberg et compagnie tentent de démêler une histoire de touristes français en Islande. Deux d’entre eux seraient morts de froid selon le dire des survivants du groupe, mais une lettre et le soi-disant suicide d’une femme membre de ce groupe déclenchent une enquête du commissaire Adamsberg.