Il y a moins de cent ans, des milliers de personnes d’origine japonaise ont été internées de force pendant des années au Canada. Le gouvernement estimait que leur appartenance à leur pays d’origine, en guerre contre le Canada et les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, posait un risque à la sécurité nationale.
Il est difficile d’imaginer que, dans un pays comme le nôtre, où les droits de la personne constituent l’un des fondements de la société, on ait mis à l’écart presque toute une communauté ethnique dans les années 1940.
90% des Japonais au Canada
Et quand on dit «presque toute», c’est exactement ça. À l’hiver de 1942, environ 90% de la population canadienne d’origine japonaise est rassemblée et relocalisée. Pourtant, les trois quarts des membres de cette communauté sont citoyens du Canada.
L’évènement déclencheur est l’attaque japonaise qui survient le 7 décembre 1941 contre la base navale de Pearl Harbor, sur l’île d’Ohau, à Hawaii (le territoire deviendra le 50e état américain en 1959).
Le même jour, le Canada devient le premier pays à déclarer la guerre au Japon, devançant donc d’un jour les États-Unis, qui s’engagent ainsi dans le conflit mondial.