Quand l’assassinat est l’un des beaux-arts

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Publié 22/01/2013 par Paul-François Sylvestre

Carmen Posadas est née en Uruguay et vit maintenant à Madrid. Ses romans Cinq Mouches bleues et Petites Infamies sont devenus des best-sellers internationaux. Il en sera probablement de même pour Invitation à un assassinat, ouvrage admirablement traduit de l’espagnol par Isabelle Gagnon.

L’architecture du roman est un brillant casse-tête digne d’intrigues aussi savantes que Meurtre au champagne, Dix petits nègres et Némésis d’Agatha Christie. Une citation de ces trois romans coiffe les trois parties d’Invitation à un assassinat et un personnage prénommé Agata joue le rôle de Miss Marple.

La personne assassinée est Olivia, une chipie ruinée. Son cinquième mari vient de la quitter et l’a laissée sans un sou. Désespérée, elle pense que la mort est préférable à la misère. Sur un yacht luxueux, elle réunit huit invités ayant tous de bonnes raisons de vouloir l’assassiner.

Parmi les invités il y a Agata, sœur d’Olivia. Elle est aussi laide et rondelette qu’Olivia est belle et svelte. Femme intelligente, Agata mène une enquête pour démontrer que la mort d’Olivia n’a pas été un accident, comme en a conclu la police, mais bien un crime.

Au cours de son enquête, Agata se rend compte qu’elle ne connaissait pas vraiment sa sœur; elle commence à peine à la découvrir maintenant qu’elle est morte. Elle découvre aussi qu’Olivia a laissé des pistes menant jusqu’au meurtrier… ou à la meurtrière.

De fil en aiguille et de blogue en blogue, Agata, à l’instar de Miss Marple, s’emploie à résoudre le casse-tête. Une tâche qui va changer sa vie.

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Le style de Carmen Posadas est savoureux. On y trouve des expressions originales comme «un quartier peuplé d’intellos de la gauche caviar» ou «une femme plus du style geyser que geisha».

Les personnages gais ou les références aux homosexuels sont monnaie courante dans Invitation à un assassinat. Il est aussi bien question de «mafieux distingués gais» que de «grosses tantouzes».

Un personnage se demande dans quel monde nous vivons, car «il est plus difficile d’y croiser un hétéro qu’un rhinocéros albinos».

Si nous ne le savions pas déjà, ce roman nous révèle qu’«il y a des amours qui tuent». Il nous apprend également que «si les gens ont tendance à mentir quand ils livrent des sentiments les concernant, ils disent en général la vérité quand ils parlent des autres».

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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