Le 3 mai, la Cour suprême du Canada a réitéré le droit d’obtenir un procès dans la langue officielle de son choix dans l’affaire d’un Britanno-Colombien accusé d’agression sexuelle. Une décision qui fait écho à l’arrêt Beaulac de 1999. Si ce dernier a droit à un nouveau procès en français, on ignore encore ce qu’il adviendra de la victime.
Le premier procès de Frank Yvan Tayo Tompouba a eu lieu en anglais en 2019, devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique. Bien que le Britanno-Colombien parle anglais, il n’aurait pas été informé dès le départ de son droit d’obtenir un procès dans la langue officielle de son choix.
La Cour d’appel de la Colombie-Britannique a rejeté sa contestation sur la base de la langue. Il s’est donc rendu en Cour suprême, qui a évoqué l’article 530 du Code criminel pour lui donner raison: il aurait dû être informé de son droit.
«C’est un droit absolu, c’est comme ça que la Cour suprême le qualifie, que de pouvoir subir son procès criminel dans la langue de son choix», explique François Larocque, professeur de droit à l’Université d’Ottawa.
«Tout ce qui est fédéral, en vertu de la Constitution du pays, doit se faire dans les deux langues officielles», ajoute-t-il. «C’est la Constitution qui l’exige. La Charte canadienne des droits et libertés en l’occurrence.»