Prix Trille Or: hommage à Garolou et au «bâtisseur» Marc Lalonde

La 13e édition du gala Trille Or de la musique francophone de l’Ontario et de l’Ouest canadien honorera deux piliers de la musique d’ici: le groupe franco-ontarien Garolou, actif à partir de 1975 (dernier album en 1998), et l’animateur de radio Marc Lalonde, d’Ottawa, dont la chronique mensuelle paraît notamment dans l-express.ca.

Garolou recevra le prix Hommage, et Marc Lalonde le prix Bâtisseur Paul-Demers, de l’Association des professionnel.le.s de la chanson et de la musique (APCM). Une vingtaine d’autres prix Trille Or seront devoilés et remis lors d’événements à Ottawa les 27, 28 et 29 mai à Ottawa.

Garolou

La distinction Trille Or est remise à Garolou «pour ses chansons qui ont créé un pont entre les générations à travers leurs 50 ans de carrière».

«Né d’une époque où le nationalisme émergeait et la fierté francophone rayonnait, Garolou a su moderniser et préserver la richesse de la musique traditionnelle franco-canadienne», fait valoir l’APCM. Son métissage des genres «a permis aux jeunes générations de l’époque de se reconnecter avec leurs racines tout en découvrant de nouvelles sonorités».

Selon l’animateur radio-canadien Éric Robitaille, «Garolou, c’est la Bottine Souriante qui rencontre Jethro Tull».

Formé en 1975, par les frères Marc et Michel Lalonde, ainsi que Michel «Stan» Deguire, Georges Antoniak et Steven Naylor, le groupe compose un premier album sous le nom de Lougarou. Ils récidivent en 1977 avec l’album Garolou qui leur permettra de remporter leur premier Félix du disque folklorique de l’année au gala de l’ADISQ.

Ce sera la début d’une grande liste de distinctions et de tournées de spectacles. À travers les années, différents membres se sont joints à la formation, comme Réginald Guay, Gaston Gagnon, Gilles Beaudoin et Bobby Lalonde.

En 1981, Garolou a traversé l’Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick aux côtés de Offenbach, Zachary Richard et Joe Cocker!

Leur capacité à se renouveler tout en restant fidèles à leurs racines est un témoignage de leur talent et de leur dévouement à travers leurs cinq albums originaux. Après une pause dans les années 1980, ils feront un retour en force avec des concerts et un nouvel album Mémoire vive en 1998, démontrant leur engagement envers leur art et leur désir de continuer à créer.

«Les groupes Garolou et CANO ont sillonné les mêmes routes pendant cette magnifique époque pleine d’effervescence musicale francophone au milieu des années 70», raconte Marcel Aymar du groupe légendaire CANO. «Il y avait un grand respect mutuel et même une certaine solidarité entre nos groupes. Michel et Marc Lalonde sont des piliers dans l’histoire de la musique franco-ontarienne.»

Marc Lalonde

Le prix Trille Or Bâtisseur Paul-Demers est remis au mélomane Marc Lalonde – pas le même Marc Lalonde que celui de Garolou – pour plus de 30 ans de mise en valeur de la chanson franco-canadienne avec, entre autres, dès 1994, son émission Can Rock: l’autoroute de la francophonie musicale canadienne, sur les ondes de CHUO FM 89,1 à Ottawa.

Il est aussi chroniqueur à Francopresse, le média national au service des 23 journaux francophones hors Québec membres de Réseau.Presse.

«Marc Lalonde a été un des premiers à jouer notre musique ou à écrire une critique de spectacle. Marc nous offrait le sentiment d’être vu, entendu et valorisé», indique Ariane Mahrÿke Lemire, présidente de l’APCM.

Chaque semaine Marc Lalonde anime toujours son émission de deux heures diffusée dans 15 stations à travers le Canada grâce à l’ARC (Alliance des radios communautaires du Canada). «Si un auditeur acadien tombe en amour avec un artiste de l’Ouest, mon job est fait», dit-il.

Depuis maintenant 12 ans, il réside à Penetanguishene en Ontario, où il a œuvré quelques années à titre de directeur musical de CFRH. Après 30 ans de radio, la passion de Marc Lalonde reste vive.