Si la loi promet aux détenus l’accès aux services dans la langue de leur choix dans les prisons fédérales, il peut y avoir des ratés pour les francophones. Entre plaintes au Commissariat aux langues officielles et manque d’information, l’équité linguistique en milieu carcéral reste une énigme.
Peut-on purger une peine équitable quand on ne comprend pas la langue de son geôlier? Cette question est revenue sur le devant de la scène en juillet dernier, lorsque Le Devoir a révélé que la majorité des 483 détenus francophones de l’Ontario n’ont pas systématiquement accès à des services en français dans les établissements carcéraux de la province.
Au niveau fédéral, les droits linguistiques des détenus sont protégés par la Loi sur les langues officielles (LLO). «Les établissements correctionnels fédéraux doivent offrir des services et communications dans la langue officielle de leur choix là où il existe une demande importante», rappelle le Commissariat aux langues officielles par courriel.
Des réponses floues des autorités fédérales
Difficile de confirmer si ces droits se concrétisent derrière les barreaux. Depuis 2019, le Commissariat aux langues officielles a reçu 28 plaintes concernant l’accès aux services en français dans les établissements correctionnels fédéraux.

De son côté, Service correctionnel du Canada (SCC) n’a pas fourni de données à Francopresse sur la situation des détenus francophones. Dans une déclaration transmise par écrit, il rappelle que les prisonniers peuvent porter plainte auprès du Commissariat s’ils estiment que leurs droits linguistiques ne sont pas respectés.