La découverte en août d’une planète peut-être «similaire à la Terre» autour de l’étoile Proxima du Centaure, notre plus proche voisine, a été accompagnée d’un avertissement: il pourrait s’écouler des décennies avant qu’on ne soit capable d’en prendre une photo.
À moins qu’un projet de télescope privé ne se réalise.
Un consortium de petites compagnies privées a en effet lancé le 11 octobre un appel aux mécènes pour financer un télescope spatial de la taille d’une machine à laver, le «Projet Bleu», qui serait spécifiquement dévolu à l’observation de Proxima du Centaure et de ses éventuelles planètes.
La facture pour sa construction est évaluée à 25 à 50 millions $. Ce type de mission est trop ciblé pour la NASA: construire un télescope pour étudier une seule étoile, avec le risque qu’en fin de compte, il n’y ait pas de planète, ne vaut pas le coup pour l’agence spatiale.
Mais si ça marche, une photo ne viendrait pas seule: des variations du spectre lumineux permettraient aux experts de déduire s’il y a de l’oxygène sur cette planète.
Depuis qu’ils ont découvert cette planète en 2014, les astronomes de l’université Columbia ont observé Proxima du Centaure et passé en revue des observations passées: si l’hypothétique planète était passée exactement entre son étoile et nous, ce «transit» aurait aussi pu fournir de nombreuses informations — la taille de la planète, sa masse et, peut-être, l’existence d’une atmosphère.
Mais l’activité de l’étoile rend peu probable, disent-ils, la possibilité de discerner un signal dans le bruit.