Pourquoi ces retours de la covid en été?

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De nouvelles mutations du virus de la covid continuent d’apparaître. Photo: iStock.com/wildpixel
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Publié 05/09/2024 par Pascal Lapointe

La grippe et les virus respiratoires réapparaissent d’ordinaire en hiver. Mais depuis le début de la pandémie de covid, le coronavirus SRAS-CoV-2 vit ses «heures de pointe» en été, en plus de l’hiver. Après cinq étés, a-t-on compris pourquoi?

Ces derniers mois en effet, autant la France pendant les Olympiques, que le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni, ont vu la courbe des cas confirmés repartir à la hausse.

Bien que l’on soit loin des sommets de 2020 et 2021, cette croissance n’en est pas moins l’inverse de ce à quoi on se serait attendu: un virus respiratoire a, statistiquement, plus de chance de se propager quand davantage de gens sont dans des lieux clos, ce qui se produit plus souvent quand les journées deviennent plus froides.

Mutations plus fréquentes

Il semble qu’un facteur dominant serait la rapidité avec laquelle de nouvelles mutations du virus continuent d’apparaître, prévenait l’Organisation mondiale de la santé au début du mois. Le système immunitaire ne les identifierait pas nécessairement comme le virus qu’il connaît déjà, et n’activerait donc pas les bons anticorps. Cela pourrait expliquer que le virus continue de circuler autant — mais ça n’explique pas le facteur estival.

Certes, les autres virus — n’importe lesquels en fait — subissent aussi des mutations. Mais pas au même rythme, explique dans le New Scientist le professeur de santé publique Andy Pekosz, de l’École de médecine Johns Hopkins, au Maryland. «Il faut souvent quelques années à des mutations de la grippe capables d’échapper à nos immunités, pour s’accumuler… Mais avec la covid, ça semble se produire plus d’une fois dans la même année.»

Avec pour résultat que les autres virus respiratoires continuent peut-être, en été, de circuler autant que le SRAS-CoV-2, mais ils passent loin des écrans radars parce que leur plus faible taux de mutations, ou bien leurs mutations plus «bénignes», permettent à nos systèmes immunitaires de s’en charger.

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Est-ce à dire que ces «pics» estivaux sont là pour de bon? Les experts interrogés à ce sujet par le New Scientist sont «unanimes» à dire que l’on ne connaît pas ce virus depuis suffisamment longtemps pour se prononcer. Il est possible qu’avec les années, la tendance aille de plus en plus vers des éclosions plus typiques, c’est-à-dire uniquement en hiver. Mais personne n’est en mesure de prédire quand cela se produira, le cas échéant.

Vaccins en retard

En théorie, se refaire vacciner chaque année, comme les médecins le recommandent aux personnes plus vulnérables contre la grippe, pourrait accélérer la disparition de ces «pics» estivaux.

Le problème est que les nouvelles versions des vaccins arrivent généralement en retard: ceux de ce printemps ont été développés en fonction de variants de 2023, ce qui pourrait les rendre moins efficaces — donnant du même coup des chances statistiques au virus de continuer de se répandre à grande échelle.

Auteurs

  • Pascal Lapointe

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

  • Agence Science-Presse

    Média à but non lucratif basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada.

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