Le sociologue Joseph Yvon Thériault étudie depuis longtemps les questions de société et d’identité des francophones au pays, notamment des communautés de langue française à l’extérieur du Québec.
Il est professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) depuis 2008, après avoir enseigné à l’Université d’Ottawa pendant 30 ans (1978 à 2008), où il a notamment été titulaire de la Chaire de recherche identité et francophonie.
Acadien, originaire de Caraquet au Nouveau-Brunswick, Joseph Yvon Thériault est l’auteur de nombreux essais dont Faire société: société civile et espaces francophones, un essai dans lequel il analyse les tribulations identitaires de l’Acadie et des francophonies minoritaires du Canada.
Treize ans après Faire société, comment se situe la francophonie à l’extérieur du Québec dans sa quête de former une réelle communauté?
Depuis la Charte des droits de 1982, il y a un débat à savoir si les francophones sont «une nation», dans le sens qu’ils feraient partie de l’ancien Canada français, face à l’autre nation canadienne-anglaise. Est-ce qu’on fait partie de la nation canadienne ou est-ce qu’on fait partie de la diversité canadienne sur le côté de l’ethnicité, sur le côté du multiculturalisme, etc.?
Plusieurs associations, surtout dans l’Ouest canadien, ont dit à un moment donné qu’il faudrait se présenter davantage à travers la diversité canadienne et moins à travers la dualité canadienne. Faire société, ça touche cette question-là en se demandant qu’est-ce qu’on est comme groupe.