L’écrivain Henning Mankell est connu pour ses nombreux romans policiers centrés autour de l’inspecteur suédois Wallander, qui lui ont valu d’importants prix littéraires. Comme il partage sa vie entre la Suède et le Mozambique, Mankell a aussi écrit des romans ayant trait à l’Afrique. C’est le cas de son tout dernier ouvrage intitulé Le Cerveau de Kennedy, titre plus accrocheur que révélateur.
Dans ce roman de 400 pages, le lecteur a une bougeotte aigue puisqu’il suit la protagoniste dans un véritable chapelet de départs et d’arrivées: Athènes – Johannesburg – Stockholm – Visby – Stockholm – Melbourne – Bangkok – Francfort – Barcelone – Madrid – Johannesburg – Maputo – Johannesburg – Francfort – Athènes – Francfort – Stockholm – Östersund – Stockholm – Francfort – Johannesburg – Maputo – Johannesburg – Madrid – Barcelone – Stockholm. L’action de ce thriller – vous l’aurez deviné – se déroule principalement entre la Suède et l’Afrique.
À l’automne 2004, l’archéologue Louise Cantor, 54 ans, quitte son chantier de fouilles du Péloponnèse pour rentrer en Suède. Impatiente de revoir son fils de 25 ans, elle le trouve mort dans son appartement de Stockholm. Qui a tué Henrik? Pas un instant Louise ne veut croire que son fils unique se soit suicidé en absorbant une overdose de somnifères. Avec l’énergie du désespoir et une obstination d’archéologue, elle va tenter de rassembler les indices – comme elle réunit chaque tesson de céramique sur un site de fouille archéologique – et de reconstituer, fragment par fragment, les dernières années d’une vie brutalement interrompue.
Secondée par Aron, le père d’Henrik, qu’elle est allée chercher au fin fond de l’Australie, Louise découvre que son fils avait une vie secrète, émaillée d’inquiétantes zones d’ombre. Pourquoi Henrik s’intéressait-il tant au cerveau du président Kennedy, disparu lors de son autopsie? Pourquoi avait-il un appartement clandestin à Barcelone? D’où provenaient les grosses sommes d’argent dont il disposait? Que faisait-il au Mozambique dans un mouroir pour malades atteints du sida? Ces questions se rapportent toutes à des «fragments ou murmures du passé, [sans lesquels] il n’y a pas de présent, pas d’avenir, rien.»
Pour comprendre «pourquoi» Henrik est mort, Louise doit comprendre «pour quoi» il voulait vivre. Cela hante Louise au plus haut point; la mère sent qu’elle aussi a été tuée au moment de la mort de son fils. «Non, je ne suis pas en vie. […] Celle que tu vois est une autre personne que moi. Je ne sais pas encore qui c’est. Mais tout a changé.»