La musique, il était déjà dedans. Il mettait des mots sur des rythmes et non l’inverse. En 2004, il découvre le slam, lors d’une visite à Ottawa. Il accroche tout de suite. De retour à Montréal, il lance alors le mouvement slam. Il part de rien. Aujourd’hui, et après trois albums slam, Ivy est sur le devant de la scène québécoise pour le slam. Il donne des ateliers dans les écoles et se produit sur scène, comme jeudi dernier à l’Alliance française de Toronto.
Il faut être honnête, quand on voit arriver le bonhomme, il n’a pas la tête de l’emploi! On imagine soit un vieux prof de français qui par cette nouvelle forme de poésie retrouve sa passion d’antan, soit un jeune plutôt rappeur tendance intello-sociale. Le monde est fait de clichés, allons-y pour ceux-là.
Ici, on a plus à faire à quelqu’un du genre geek, coiffé propre, chandail, jean serré, chaussures de course à pied, pas rapport… Il monte sur la scène, pose le décor de sa première chanson en expliquant son arrivée à Montréal et sa fuite de Québec. Comme un renouveau pour lui, comme ce fut le cas pour les fondateurs. Vivre l’effervescence, au milieu d’Iroquois aux desseins belliqueux, pour cause, on est chez eux.
La phrase ne s’arrête pas, les mots rebondissent comme des balles lancées à pleines vitesses contre les parois d’une salle exiguë, ils ne rebondissent jamais où l’on s’y attend le plus. C’est l’intérêt de la chose il faut bien avouer.
Entre allitérations et assonances, rimes et répétitions, la cadence et le débit des mots créent une ribambelle de sonorités et de rythmes qui se suffisent à eux même, sans que la musique n’ait besoin de prendre le pas.
Un guitariste accompagne Ivy, qui parfois attrape lui-même sa guitare ou son piano-flûte pour produire quelques notes entre les couplets de ses compositions.