«Retraité ne veut pourtant pas dire la fin d’une vie. Pour certains, c’est le début de quelque chose de plus exaltant.» Voilà une réflexion très juste lancée par le personnage principal du roman Le vieil homme sans voix, de Didier Leclair.
Il se prénomme Wesley et fête ses 80 ans dans une luxueuse résidence pour aînés à Toronto. Comme le titre l’indique, Wesley a perdu la parole. Il passe ses journées à l’intérieur de sa tête, dans le clair-obscur de sa vie.
La vraie fortune
«Quand je vivais à l’extérieur de ma tête, à courir les jupons et à collectionner les voitures rutilantes, j’étais moins riche qu’aujourd’hui. Que voulez-vous que je fasse à 80 ans d’une Porsche dernier cri? D’une blonde à la peau satinée et au derrière rebondi? Rien. […] Finalement, la vraie fortune est au fond de soi.»
L’immeuble à trois étages de dix chambres chacun, occupé au complet à cause de sa bonne réputation, est géré par Mrs. McCallister, surnommée McCal le Jackal. Ancienne directrice d’une prison pour femmes, elle mène sa barque d’une main de fer. Les jardins peuvent être reposants, mais l’autoritarisme de McCallister donne du fil à retordre aux employés et à certains résidents.
Trois ex-épouses
Nous suivons le quotidien de Wesley, branché tous les trois jours à un dialyseur. Il échangerait bien son ennui pour les aventures de ses trois ex-épouses: Marian, Carmen et Paola.