Depuis qu’elle a choisi de porter le voile à l’âge de 13 ans, Loubna Dabet a senti que son pays, la France, lui imposait une façon de vivre qui ne lui convenait pas. À son arrivée au Canada en 2015, elle s’est enfin sentie libre d’être elle-même.
Fille d’immigrés marocains, Loubna Dabet ne s’est jamais vraiment sentie chez elle en France. «Quand on est enfants d’immigrés, on continue à être vus comme des immigrés de génération en génération. La vie est ghettoïsée et nos chances de trouver un travail sont plus faibles. Une situation qui se maintient, parce que le gouvernement ne décourage pas cette attitude.»
Cheminement religieux à 13 ans
Après avoir fait un cheminement religieux à 13 ans, Loubna Dabet a commencé à porter le voile. «Ma mère ne le porte pas. Pour moi, c’est un signe de pudeur qui représente une croyance, ma foi et mon identité.»
Pendant toute sa jeunesse, Loubna Dabet a fait des choix sous la contrainte.
«En 2004, pendant ma dernière année de secondaire, la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques a été adoptée en France. Je devais enlever mon voile au portail du lycée. Je voulais faire un cursus scolaire différent, mais les établissements qui m’intéressaient n’autorisaient pas le voile. Je suis allée à l’université, mais je savais que je n’allais pas trouver de travail à la sortie avec mon voile, alors j’ai arrêté.»