À côté des patronymes The Bug ou Kode9, le nom de scène – et de ville – de Ghislain Poirier n’a pas la rutilance hollywoodienne des poids lourds anglophones des platines. Mais il serait ô combien mal inspiré de s’en détourner prématurément, au risque de passer à côté de l’un des DJs les plus explosifs et underground de la scène montréalaise.
La sortie de son quatrième album, Breakupdown (Chocolate Industries), a apporté à Ghislain Poirier un rayonnement populaire qu’il ne possédait pas avant. Pour autant le Montréalais n’est pas un novice des platines, et depuis quelques années, son nom est souvent associé aux plus grands mixeurs et remixeurs du paysage hip-hop. Il a collaboré avec certains poids lourds comme le New-Yorkais Beans, le collectif parisien TTC ou encore les Britanniques de Lotek Hi-Fi.
Depuis la parution de Beats as Politics (Chocolate Industries) en 2003, Poirier a connu une véritable envolée. Son premier album grand public, couplé à la sortie de l’EP Cold as Hell – avec Beans en signature –, l’a propulsé sur le devant de la scène, le révélant notamment grâce à l’obtention du Prix étoile Galaxie du Festival MEG, avec le concours de Radio-Canada. Quelques semaines plus tard, c’est au cours d’une exhibition à New-York qu’il convainc le milieu underground de son habileté disques en main. S’en suit une série de projets solo et en collaboration avec divers artistes.
Sa tournée nord-américaine en première partie de la jeune sensation britannique Lady Sovereign lui ouvrira les portes des clubs du continent, mais aussi de certains dance floors européens, à Paris ou Rennes notamment. Pour autant, Ghislain Poirier distille toujours son hip-hop électro destructuré à l’intérieur du Canada, et bien évidemment au-delà des frontières québécoises.