Chercher à percer les mystères d’une psyché déviante peut-il être contagieux? Voilà la question à laquelle la romancière Marine Sibileau tente de réponde dans L’assainisseur. Face à une âme meurtrière, on oscille dangereusement entre les frontières du bien et du mal.
Le roman est composé d’une douzaine de chapitres qui alternent entre le journal intime du tueur P. et les notes du journaliste chevronné Ajay Kapoor qui l’interview à cinq reprises. Le lieu de l’action n’est jamais précisé.
P. déteste le mot meurtre qui sonne trop barbare à son goût; il parle plutôt d’assainissement et se voit donc comme un «assainisseur». En trente ans, il a assaini 77 personnes avant d’être arrêté et mis en prison.
Spécialiste des psychopathes
P. est le 27e tueur que le journaliste Ajay Kapoor interview. Dans la salle de rédaction, ses collègues le surnomment Kapooral Psycho, spécialiste des psychopathes. Ce qui fait de Kapoor un des meilleurs intervieweurs de tueurs en série de sa génération, c’est sa facilité de «les mettre en confiance sans qu’ils m’atteignent».
P. confie à son journal qu’il assainit pour rendre justice à ses concitoyens. «Je rends service en neutralisant les êtres indésirables qui ne méritent pas de faire partie du groupe.» Il n’est pas comme ces tarés qui tuent pour le seul plaisir de tuer.