Le nom de Nsaku Ne Vunda ou Dom Antonio Manuel est peu connu. Il est pourtant le premier ambassadeur d’Afrique en Europe, près le Saint-Siège plus précisément (1608). Wilfried N’Sondé raconte la vie tumultueuse de ce prêtre dans le roman Un Océan, deux mers, trois continents.
L’histoire commence en 1604 dans le royaume du Kongo – État dont le territoire est aujourd’hui réparti entre la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, l’Angola et le Gabon. Les habitants du Kongo sont les Bakongos.
Nsaku Ne Vunda, prêtre d’environ 33 ans, ordonné sous le nom de Dom Antonio Manuel, est choisi par Alvaro II, monarque du Kongo. Sa mission consiste à convaincre le pape de «faire jouer son autorité sur les monarques d’Europe afin que ceux-ci abolissent l’esclavage».
Jeune, Nsaku Ne Vunda est décrit comme un être doux ouvert à la détresse des autres; prêtre, il est considéré comme «un médium entre les mondes terrestre et invisible».
Lorsqu’il apprend le rôle que le roi lui demande, il se rappelle un cours de géographie et trace une ligne qui contourne la bosse de l’Afrique de l’Ouest pour se diriger vers le nord, traversant le détroit de Gibraltar pour enfin s’arrêter à Rome, «l’endroit le plus saint de la terre». Mais ce n’est pas du tout comme ça que le voyage se passera.