Pétrole: l’entente avec l’Alberta entraîne la démission de Steven Guilbeault

Cette semaine en politique fédérale

Steven Guilbeault, Alberta, pétrole, pipeline
Le premier ministre du Canada, Mark Carney, et la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, annonçant le 27 novembre une entente sur un grand projet de développement de pipeline. Photo: capture d'écran CPAC
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 28/11/2025 par Inès Lombardo et Julien Cayouette

L’entente fédérale-provinciale pour la construction d’un oléoduc de l’Alberta à un port du Pacifique entraîne la démission du ministre de la Culture Steven Guilbeault.

Ottawa et l’Alberta ont finalement conclu une entente ouvrant la voie à la construction d’un nouvel oléoduc vers la côte de la Colombie-Britannique.

Précaution : Le pipeline, qui devrait être financé et construit par le secteur privé et en copropriété avec plusieurs Premières Nations, reste toutefois incertain. Il n’y a pas de partenaires confirmés et en raison de l’opposition claire du gouvernement de la Colombie-Britannique et de plusieurs Premières Nations.

L’accord inclut aussi la possibilité d’agrandir le réseau d’oléoducs Trans Mountain, entre l’Alberta et la Colombie-Britannique, et s’inscrit dans une stratégie visant à conjuguer croissance énergétique et carboneutralité d’ici 2050, notamment grâce à un vaste projet de captage et stockage du CO2 pour réduire l’intensité des émissions du pétrole albertain.

Ce même jeudi 27 novembre, après l’annonce de l’entente entre Ottawa et l’Alberta, le ministre Steven Guilbeault a démissionné du cabinet libéral. Il reste en poste comme député pour le parti.

Publicité

Conflit d’idéologies : Steven Guilbeault a été ministre de l’Environnement et du Changement climatique de 2021 à 2025. Il avait piloté les initiatives environnementales mises en place sous Justin Trudeau.

Steven Guilbeault
Steven Guilbeault a participé au gala du 50e anniversaire de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) en tant que ministre de la Culture et des Langues officielles, la veille de sa démission. Photo: Inès Lombardo, Francopresse

«Politique étrangère féministe»

Par ailleurs, sur la scène politique fédérale ces derniers jours…

Le débat politique s’est enflammé après que le premier ministre Mark Carney a affirmé, lors de son passage en Afrique du Sud le 23 novembre, que le Canada n’avait pas une «politique étrangère féministe».

Ambivalence : S’il a réitéré l’engagement de son gouvernement envers l’égalité des sexes, les droits LGBTQ et la lutte contre la violence faite aux femmes, cette sortie a été perçue comme une rupture avec l’approche du gouvernement Trudeau et a suscité de vives critiques de la part du Nouveau Parti démocratique et du Bloc québécois.

Les députés libéraux ont défendu que les actions de leur gouvernement demeurent féministes malgré sa déclaration.

Publicité

De nouvelles aides pour l’acier et le bois d’œuvre

Le gouvernement fédéral a annoncé une série de mesures pour soutenir les industries canadiennes de l’acier et du bois d’œuvre, pour faire face aux tarifs américains et aux importations.

Les principales actions : Ottawa veut réduire de 50% les tarifs de transport interprovincial de l’acier et du bois d’œuvre canadiens à compter du printemps 2026, avec une priorité donnée aux matériaux canadiens dans les marchés publics d’infrastructure.

Le Canada prévoit aussi un soutien financier pour les entreprises, des programmes de requalification pour les travailleurs des incitations à moderniser et diversifier la production nationale.

Immigration francophone: chaud et froid

L’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne, l’Université Sainte-Anne en Nouvelle-Écosse, le Centre de services à l’emploi de Prescott-Russell en Ontario et le Nouveau-Brunswick se partagent 3,6 millions $ pour améliorer le soutien des étudiants étrangers francophones et le recrutement.

Les projets seront tous financés par le Centre d’innovation en immigration francophone et le Programme d’appui à l’immigration francophone.

Publicité

Paradoxe : Cette annonce survient alors que le récent budget fédéral annonçait une réduction du nombre de permis pour les étudiants étrangers. La portion accordée aux établissements postsecondaires francophone est encore inconnue.

La ministre Lena Metlege Diab s’est contentée de dire que c’était «nécessaire», mais n’a pas répondu lorsqu’elle a été interrogée sur les coupes de projets ponctuels dans les établissements postsecondaires francophones.

Nouveaux pouvoirs pour le commissaire

Le commissaire aux langues officielles pourra imposer des amendes de 5 000 $ à 50 000 $ aux entreprises de transport fédéral, dont Air Canada, selon le type d’infraction à la Loi sur les langues officielles. Le projet de règlements déposé mercredi au Parlement encadre ce nouveau pouvoir introduit dans la loi modernisée en 2023.

Transporteurs visés : Air Canada, Marine Atlantique, VIA Rail et les administrations des aéroports sont visées par le règlement. Les trois types d’infractions concernent les services conventionnés, les communications et services au public ainsi que la santé ou la sécurité du public.

Longue attente : La Loi modifiée a été adoptée en juin 2023. Il aura donc fallu attendre 2 ans et 4 mois pour ce règlement – qui doit encore passer par le processus de consultation et d’approbation de la Chambre des Communes.

Publicité

Deux autres règlements sur l’usage du français au sein des entreprises privées de compétence fédérale et l’obligation d’appuyer la francophonie sont encore attendus.

Kelly Burke, CSF, services en français
Kelly Burke a été commissaire aux services en français de l’Ontario. Photo: capture d’écran de la vidéo du 7 décembre 2022 du CSF

Kelly Burke?

Selon nos informations, la Franco-Ontarienne Kelly Burke est pressentie pour devenir la prochaine commissaire aux langues officielles, alors que Raymond Théberge prendra sa retraite à la fin janvier. Sa nomination n’a pas encore été entérinée par le Bureau du Conseil privé.

Du provincial au fédéral : Kelly Burke a été commissaire aux services en français de l’Ontario de 2020 à 2023, une fonction intégrée au bureau de l’Ombudsman. Elle avait quitté son poste en mars 2023 sans que personne ne fournisse d’explications sur la raison de son départ.

Auteurs

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur