Persépolis: quand le dessin se met à parler…

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Publié 08/01/2008 par Sandy Plas

Le public torontois pourra découvrir sur les écrans à partir du 11 janvier le film de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, Persépolis, couronné du prix du jury du festival de Cannes, en mai dernier. Adaptation animée des romans graphiques du même nom, entre satire politique délicieuse et autobiographie attachante, le film est une belle réussite.

En 1978, Marjane, une jeune fille d’à peine 10 ans assiste, exhaltée, à la révolution qui mènera à la chute du régime du Chah à Téhéran.

Elle vit ensuite les premières années de sa jeunesse sous ce nouveau régime islamique, défendant toujours ses opinions contestataires et avançant dans la vie en porte-à-faux avec les nouveaux codes instaurés par la société. L’interdiction de la culture occidentale, le port du voile et toutes les tentations qui émanent des limites imposées.

Son adolescence se déroule en Autriche. Plongée dans la culture occidentale, elle découvre cette culture et grandit au rythme des soirées viennoises et des nouvelles expériences. Elle fait l’apprentissage de l’exil et du regard des autres, sur son pays et sa culture.

Adapté des romans graphiques de Marjane Satrapi Persépolis et réalisé par Vincent Paronnaud – fidèle à l’esprit des romans de son acolyte – le film mélange avec succès humour et conte politique.

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L’histoire de Marjane Satrapi – dont on ne sait si elle tient de l’autobiographie fidèle ou de la romance – se développe sur fond de guerres historiques, de révolutions et d’émancipation culturelle.

Les voix des personnages sont servies avec justesse par Chiara Mastroianni – dont on appréciera ou évitera l’interprétation de Eye of the Tiger – pour Marjane, Catherine Deneuve et Danièle Darrieux pour la voix de la mère et de la grand-mère.

La plus grande réussite du film tient peut-être – au-delà de l’intelligence du propos – à sa capacité à innover sans innover… Au placard design informatique et images de synthèses, Persépolis retrouve l’âme du dessin animé, du trait de crayon au coloriage des dessins. Et ce mélange explosif fonctionne parfaitement.

Le «parler vrai» des personnages, l’humour piquant et les décharges politiques donnent un aspect de jamais vu déroutant mais follement appréciable.

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