Cet été, trois musées de Québec invitent le public à plonger dans des mondes aussi différents que l’ère victorienne, la musique afro-américaine et les frontières de la francophonie nord-américaine. Ces trois institutions sont le Musée national des beaux-arts du Québec, le Musée de la Civilisation et le Musée de l’Amérique française.
L’ère victorienne est une époque de splendeur et de bouleversements, qui se reflète dans des scènes de la vie urbaine ou rurale ainsi que dans des paysages, portraits et études de la vie animale. C’est du moins ce que l’exposition La peinture à l’époque de la reine Victoria clame haut et fort au Musée national des beaux-arts du Québec. Jusqu’au 6 septembre on y présente 60 toiles parmi les plus courues et les plus appréciées à Londres dans les années 1880.
Ces tableaux proviennent de la collection Thomas Holloway, homme d’affaires et mécène qui a fait construire, au XIXe siècle, un collège destiné à l’éducation des jeunes femmes et qui a dépensé en deux ans seulement l’équivalent de 17 millions de dollars actuels pour acquérir de nombreux tableaux. La reine Victoria et les critiques de l’époque ont admiré ces tableaux qu’ils ont qualifiés de spectaculaires, tant par leur format que par leurs qualités picturales.
Parmi les peintres les plus éminents de l’époque victorienne, représentés dans la collection Royal Holloway, figurent Edwin Landseer, William Powell Frith, Edwin Longsden Long et John Everett Millais. Ce dernier a peint Les Princes captifs de la Tour,dans lequel il attire l’attention sur la détresse de malheureux enfants de sang royal, simples pions politiques entre les mains de grandes personnes avides de pouvoir.
On assiste, à l’époque victorienne, à la production d’une quantité imposante de scènes animalières dans lesquelles le naturalisme s’exprime parfois de façon très différente. Si quelques scènes expriment une certaine sauvagerie, comme dans L’Homme propose et Dieu dispose, d’Edwin Landseer, la plupart des œuvres ont un caractère paisible, les animaux représentés étant le plus souvent domestiques et passifs, voire sympathiques si on en juge par Sympathie de Briton Riviere.