Patrick Senécal, docteur ès thriller!

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Publié 01/05/2012 par Nourhane Bouznif

Avec une douzaine de romans noirs à son actif, Patrick Senécal s’est fait une place dans le paysage littéraire québécois, à travers un genre bien particulier: le thriller d’horreur. Dans ses livres, l’auteur distille la part sombre de ses personnages dans une atmosphère où la violence se dispute au gore et à l’effroi.

Dans la presse, les critiques positives à l’égard de ses romans de manquent pas. «Sans imiter le style de King, Patrick Senécal parvient à susciter autant d’intérêt que le maître de l’horreur américain» pouvait-on lire il y a quelques années dans la revue Québec français.

Si son nom ne disait rien il y a dix ans, Patrick Senécal s’est depuis fait connaître du grand public, notamment au Québec, avec des romans comme Les 7 jours du Talion, adapté sur grand écran en 2010. Depuis la parution de son premier livre 5150 rue des Ormes en 1994, l’auteur a publié onze autres romans, ainsi que des nouvelles dans différentes revues. Il revêt régulièrement la casquette de scénariste, en écrivant les scenarii d’adaptations cinématographiques de ses romans ou encore le scénario d’un épisode de la série La Chambre No 13.

Jouer avec les émotions et les nerfs des lecteurs

Souvent qualifiés de thrillers d’horreur, les romans de Patrick Senécal plongent le lecteur dans un univers très sombre, où la peur et l’angoisse se mêlent à une violence parfois extrême.

Certains de ses romans empruntent également au genre du fantastique, comme Oniria ou Aliss inspiré d’Alice aux pays des merveilles, pour lequel il a remporté le prix Boréal en 2001.

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«Le gore n’est pas le but premier», explique l’auteur, qui se sert du trash pour «aller au fond de la noirceur humaine».

Roman après roman, il exploite les travers de la nature humaine et le côté obscur de ses personnages, en s’attachant à détailler leur psychologie. Les personnages sont envisagés dans leur complexité, sans manichéisme.

L’écrivain n’hésite pas à décrire des scènes d’une rare violence, créant une atmosphère de tension et de malaise qui place le lecteur dans une situation inconfortable. Le suspense est également un élément phare des romans de Patrick Senécal, ses récits tiennent le lecteur en haleine d’un bout à l’autre du livre. D’après l’auteur, les lecteurs de ses romans aiment se mettre en danger et se confronter à l’horreur, tout en se sachant en sécurité, bien installés dans leur fauteuil.

L’auteur face à ses démons

«Quand on lit ses livres, on se demande quel genre de personne peut écrire des romans comme ça», avoue John Calabro des éditions Quattro Books, qui viennent de publier une traduction en anglais du dernier roman de l’auteur, sous le titre Against God (titre original: Contre Dieu).

«J’avais un peu peur de le rencontrer, mais en fait c’est un type sympa», plaisante-t-il. C’est en effet un personnage sympathique et accessible que L’Express a pu découvrir la semaine dernière, alors que l’auteur était de passage à Toronto pour la promotion de Against God.

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Né à Drummondville au Québec en 1967 où il réside toujours avec sa femme et ses enfants, Patrick Senécal se souvient de sa fascination pour la noirceur étant petit. Il commence à écrire vers l’âge de 10 ans, des bandes dessinées puis des nouvelles. Il a bien sûr lu Stephen King dans sa jeunesse, mais s’est rapidement tourné vers d’autres lectures, comme Jean Ray et Edgar Allan Poe qui font à présent partie de ses auteurs de référence.

D’après l’auteur, ce sont ses angoisses et ses démons qui le poussent à écrire ses romans. «Je suis inquiet à propos de tout, c’est pourquoi j’écris ce genre de choses», avoue-t-il.

«Peut-être que j’essaie de me convaincre que ça va aller», souffle-t-il, considérant l’acte d’écrire comme libérateur. Son dernier roman est né de l’idée que l’on peut tout perdre du jour au lendemain. Contre Dieu raconte la descente aux enfers d’un homme qui vient de perdre femme et enfants dans un accident de la route. Écrit à la première personne, le récit se compose d’une phrase ininterrompue qui amène le lecteur à ne plus lâcher le livre.

Aller là où on ne l’attend pas

Ce roman est toutefois assez différent de ceux qu’il a pu écrire auparavant. «J’arrive quelque part dans ma vie où j’ai envie de me lancer de nouveaux défis», explique l’auteur de 44 ans.

Ce dernier livre lui aura apporté de nouveaux lecteurs, quand d’autres auront été déçus, s’attendant à trouver un roman dans la lignée des précédents.

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Il faudra néanmoins qu’ils s’y fassent, car Patrick Senécal est un auteur qui a le souci de se renouveler à chaque nouveau récit et d’aller là où on ne l’attend pas forcément. Parmi son œuvre, on compte par exemple un roman jeunesse, Sept comme Setteur, dont la suite a été publiée sous le titre de Madame Wenha.

L’écrivain a également commencé une saga de romans, Malphas, qu’il qualifie d’humour d’horreur, un humour noir assez trash selon ses mots, dont le personnage principal est un professeur de Cégep du nom de Julien Sarkozy. Le premier tome de Malphas est sorti l’année dernière aux éditions Alire, tandis que le tome 2 est prévu pour le mois d’août.

Auteur

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