Dans la continuité de son projet «Commodité d’abord, ensuite la culture», Pascal Paquette a converti le Labo, lieu de culture et d’art installé dans le quartier de la Distillerie, en une grande chaîne commerciale de design: Crate & Barrel. Cette exposition, qui durera jusqu’au 31 mai, est présentée dans le cadre de Contact, un festival annuel de photographie qui a cette année pour titre Still Revolution.
Pascal Paquette travaille à partir de décors de simulacre pour travestir des lieux de culture en lieu de consommation de masse. Cet artiste avant-gardiste s’intéresse aux transitions sociales, politiques et économiques et tente d’interpeller le visiteur avec une mise en scène plus utilitaire qu’artistique.
Cette exposition est ancrée dans l’actualité et dans le contexte de la Distillerie, où de plus en plus de magasins de design s’installent, transformant la vocation première du lieu. «Cette exposition souligne les tensions et les contrastes de la Distillerie, il y a une sorte de clash entre les commerces qui vendent du design et les studios d’artistes», souligne Julie Tremble, directrice de l’exposition.
La salle d’exposition présente une scène de chantier des plus banales, tellement réelle qu’elle paraît insipide au premier coup d’œil. La plupart des visiteurs sont déstabilisés voire choqués «Certains sont déçus ils s’attendaient réellement à trouver un Crate & Barrel, d’autres ont l’impression que l’on s’est joué d’eux mais la plupart trouvent l’exposition pertinente dans le contexte actuel.».
Le but premier de l’exposition est d’alerter les passants sur deux aspects: leur mode de vie basé sur la consommation de masse, et la destruction des espaces de culture au profit de sociétés commerciales. Pascal Paquette veut ainsi promouvoir le patrimoine culturel, «Les gens doivent réaliser que notre culture est fragile, il faut donc s’y intéresser, y participer et la supporter ».