Pas de nouvelle résidente dans les centres d’hébergement pour femmes depuis le début du confinement

La Maison est en quarantaine

Delice Lella Irankunda, assistante de projet, Jeanne Françoise Mouè, directrice générale de La Maison et Floriane Dumoulin, agente de projet.
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Publié 30/04/2020 par Gabrielle Beaupré

En raison de la quarantaine, La Maison et la plupart des centres d’hébergement torontois pour femmes victimes de violence conjugale n’accueillent plus de nouvelles résidentes avec leurs enfants, afin d’éviter que ses résidentes et son personnel soient mis en situation de vulnérabilité.

Cependant, Jeanne-Françoise Mouè, la directrice générale de La Maison, assure que les 14 maisons d’hébergements travaillent conjointement avec la Ville de Toronto afin de trouver des logements alternatifs qui permettraient de sécuriser les femmes avec leurs enfants voulant quitter la situation de violence pendant le confinement.

«Pour celles qui ont pris et qui sont prêtes à quitter les situations de violence, il faut qu’elles appellent les maisons d’hébergement», précise Jeanne-Françoise Mouè. «De façon individuelle, nous allons trouver des solutions pour ces femmes afin de pouvoir les loger.»

Pour les autres victimes de violence conjugale se retrouvant dans une situation à risque, elle leur dit: «Appelez les lignes de soutien! Les personnes au bout du fil peuvent vous aider à développer un plan de sécurité et également vous donner de l’aide psychologique.»

Inquiétudes pour ses résidentes

Comme La Maison héberge plusieurs femmes et enfants sous un même toit, ils sont priés d’éviter toutes les situations de vulnérabilité notamment les promenades extérieures afin de rester en santé et en sécurité. Rester à l’intérieur toute la journée depuis plusieurs semaines, tout en ne connaissant pas la fin de ce confinement, joue beaucoup sur le moral des femmes et des enfants, relate la directrice générale.

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Image: Pexels.

«Ce contexte leur crée des préoccupations, des inquiétudes, des incertitudes, alors à l’interne, nous offrons aux femmes de l’aide psychologique pour leur permettre de discuter de leur état émotionnel», mentionne Jeanne-Françoise Mouè.

Activités offertes

Plusieurs ateliers sont proposés aux femmes pendant cette période. Par exemple, afin de briser l’isolement, les femmes ont accès à un club de tricot qui leur permet d’avoir un résultat tangible à la fin de l’activité. Également, chaque semaine, à distance et virtuellement, une coach de vie donne des séances afin de permettre aux femmes d’en apprendre plus sur elle-même.

Du lainage pour l’activité de tricot.

De plus, afin de contribuer au mouvement de solidarité pour les travailleurs de premières lignes, les résidentes, dans un futur rapproché, fabriqueront leurs propres masques sanitaires en coton, ceux de leurs enfants et du personnel de La Maison. Si elles souhaitent poursuivre la réalisation des masques à la suite de l’atelier pour aider d’autres organismes, elles pourront le faire.

Engagement communautaire

Pour la période du CoViD-19, La Maison a besoin de l’appui de la population pour soutenir les femmes et les enfants. «Nous demandons à la population de nous aider à trouver des besoins essentiels ou du matériel pour leurs activités», indique Jeanne-Françoise Mouè.

De plus, la directrice affirme que La Maison est toujours à la recherche de bénévoles: «S’il y a des personnes-ressources qui sont intéressées, nous cherchons des bénévoles qui pourraient donner des activités virtuellement comme des cours d’anglais, des activités de tutorats pour les enfants et plus encore».

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La Maison Toronto

Enfants-témoins

Actuellement, La Maison est en recrutement pour son programme enfants-témoins. C’est un programme de 10 séances d’une heure étalées sur 10 semaines qui permet aux enfants de s’exprimer quant à leur expérience de la violence vécue dans leur milieu familial et de les outiller pour la suite de leur vie.

Parallèlement, les mères sont regroupées ensemble en suivant le même programme et les mêmes thématiques y sont abordées. «Elles apprennent à aider leurs enfants concernant la situation de violence dont ils ont été témoins et à accueillir leur parole», souligne Jeanne-Françoise Mouè.

Jeanne-Françoise Mouè précise que les prochaines cohortes seront soit à distance ou en présentiel tout dépendamment du déroulement de la crise sanitaire. De plus, les participants ne doivent pas être nécessairement hébergés par La Maison, mais avoir été témoins ou victimes de violence.

Pour avoir plus de détails quant au programme enfants-témoins et au programme d’engagement communautaire, vous pouvez appeler à La Maison.

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