Paris-Rencontres: entre humour et mélancolie

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Publié 02/10/2007 par Aline Noguès

La scène se passe dans le métro parisien. Sur le quai, une vieille dame tout de noir vêtue, à l’allure digne et prude, attend patiemment le prochain train. Derrière elle, une jeune femme au corps félin, vêtue d’un simple haut de maillot de bain se débarrasse tranquillement du bas, en arborant un sourire extrêmement impertinent.

Mais la jeune femme n’est faite que de papier…publicitaire! Et c’est l’oeil amusé de Tatiana Bitir, photographe amateure – mais inspirée! – qui a su saisir ce contraste cocasse.

L’artiste présente jusqu’au 27 octobre, à l’Alliance française, 28 de ses clichés.

La majorité d’entre-eux joue sur ces drôles de combinaisons entre la publicité et les passants. «C’est très distractif à réaliser et cela ne demande pas beaucoup d’efforts, il suffit d’être là et de saisir au vol ces contrastes involontaires.»

Bien que la publicité soit très présente dans ces clichés, la photographe n’est pas là pour la dénoncer, même lorsque son objectif fige un clochard avachi sur un banc de métro, somnolant devant une publicité qui vante les mérites du crédit bancaire…

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Tatiana Bitir nous présente aussi une autre série de clichés, moins drôles, plus poétiques, en noir et blanc cette fois. On y découvre par exemple une tour Eiffel endormie, au sommet perdu dans une nappe de brume. «Ces photos demandent plus de travail, explique l’artiste. Il faut rechercher une certaine atmosphère.»

Et d’ajouter: «Mais Paris est une ville qui se prête à merveille à ce jeu. La lumière y est filtrée, parfaite pour réaliser des photographies, le soleil revient vite après la pluie, ce qui permet de jouer avec les reflets, avec la lumière.»

Les deux séries de photographies coexistent avec bonheur dans la galerie de l’Alliance française, reflétant les deux visages de Paris que Tatiana Bitir apprécie: l’humour et la mélancolie. «Si je n’avais pas eu d’appareil photo lors de mon séjour parisien, j’aurais été en manque, j’aurais vraiment eu l’impression de perdre quelque chose. Et puis, j’ai la mémoire courte alors mes photos deviennent en quelque sorte ma mémoire!»

Arrivée au Canada en 1998, l’artiste roumaine est ingénieure de formation.

C’est avec l’apparition de la technologie numérique qu’elle s’est de plus en plus adonnée à la photographie. Elle a déjà monté des expositions à Paris et a été publiée dans Le Monde 2. Elle songe désormais partir en Amerique latine pour poser son regard sur le spectacle des rues. Affaire à suivre!

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Paris-rencontres, de Tatiana Bitir, exposition à l’Alliance française, 24 route Spadina, jusqu’au 27 octobre.

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